Le voleur d’estampes, un manga entre tradition et innovation

Nom : Le voleur d’estampesLe voleur d'estampes Glénat manga français Camille Moulin Dupré Hokusai art Japon traditionnel

Auteur : Camille Moulin-Dupré

Année de parution : 2016

Nombre de tome : 1 tome sur 2

Genre : historique, mythique, artistique

Editeur : Glénat manga

A propos de l’auteur :

Le voleur d'estampes Glénat manga français Camille Moulin Dupré Hokusai art Japon traditionnelCamille Moulin-Dupré est un auteur français, il a fait des études aux beaux-arts, il est entre autre passé par l’animation, un de ses courts métrages se fera remarquer (Allons-y Alonso). C’est avec Le voleur d’estampes qu’il se lance dans le manga.

 

 

 

L’histoire :

Elle se déroule dans un Japon  du XIX siècle,Le voleur d'estampes Glénat manga français Camille Moulin Dupré Hokusai art Japon traditionnel le pays est en crise, le peuple a du mal a subvenir à ses besoins et les tensions entre les riches et les pauvres sont palpables. Dans ce climat peu chaleureux pour le peuple, un voleur se distingue en dérobant des objets à des notables. Il opère la nuit et ses méfaits sont contés chaque matin. Le bouche à bouche aidant, il se fait une réputation de bienfaiteur, plus que ça, de vengeur. En parallèle un seigneur local revient après une campagne désastreuse à la capitale. Il est aigri et ne supporte pas qu’un vaurien puisse se moquer de l’autorité. Il confit donc la responsabilité de la capture du voleur à un jeune loup aux dents longues, en y ajoutant comme récompense la main de sa fille. La jeune femme, n’est pas satisfaite de son retour en province et aime se réfugier dans l’illusion que lui procure l’opium. Une rencontre fugace se fera un soir entre le voleur et la jeune femme, étant embrumée au moment des faits, elle aura l’impression d’avoir rêvé. Elle cherchera à retrouver ce voleur qu’elle fantasme, le voleur essaiera d’une part de l’éviter puis d’une autre part de la revoir. Deux destinées que tout oppose, se reverront-ils ? Le voleur se fera-t-il arrêter ?

 

Le voleur d’estampes plus qu’un manga, un concept !

Le voleur d'estampes Glénat manga français Camille Moulin Dupré Hokusai art Japon traditionnelPour commencer ce qui est frappant avec ce manga, c’est le graphisme. Rien que le choix de l’auteur de faire toutes les pages de son manga comme si chaque page était une estampe japonaise est un exploit en soit. Alors si en plus elles racontent une histoire cohérente, ça devient exceptionnel. Chose encore plus incroyable c’est que chaque personnage, chaque décor est conçu pour que l’animation soit possible (dixit par l’auteur lui même lors d’une séance dédicace). On a du mal à imaginer qu’une telle idée puisse émerger d’un cerveau humain, pourtant Mr Moulin-Dupré est bel et bien conçu de chair et d’os. Avec tous ces éléments en tête, on peut assurément parler de concept manga.

Pour revenir à l’Estampe avec un grand E, l’auteur Le voleur d'estampes Glénat manga français Camille Moulin Dupré Hokusai art Japon traditionnels’est inspiré des grands maîtres de la discipline. Je ne suis pas un expert je peux clairement identifier le célèbre poulpe de Hokusai qui est représenté dans Le rêve de la femme du pêcheur, d’autre personne pourrait en identifier beaucoup plus (article sur le même manga). On peut donc s’arrêter sur chaque page afin de l’admirer comme si on admirait un recueil d’estampes. C’est donc aussi avec ce désir de reproduire des œuvres connues que le manga s’est construit. Ce graphisme si atypique pour un manga est clairement un atout, il peut attirer à lui les amateurs de manga un peu curieux mais aussi les amoureux du Japon et de sa culture pas habitués aux bandes-dessinées. C’est donc des lecteurs de plusieurs horizons qui ont été attirés par Le voleur d’estampes.

Le voleur d'estampes Glénat manga français Camille Moulin Dupré Hokusai art Japon traditionnelParlons un peu de l’histoire,  qui est également travaillée à plusieurs niveaux. Il y a l’histoire du voleur qui dérobe des objets presque pour le fun car il ne les revend pas, il ne rêve pas de gloire ni de richesse. Il désire juste ressentir cette sensation de liberté lors de ces moments où il plonge dans l’interdit. Dans sa vie « du jour » il est serveur dans l’auberge familiale, il mène une existence sans prétention et surtout sans ambition. En parallèle, la jeune femme a une vie sans véritable sens, son père veut la marier à quelqu’un qu’elle n’aime pas, cette ville la laisse indifférente alors elle cherche, comme le voleur, à ressentir une liberté inexistante. Elle se réfugie dans l’opium, chose pas très acceptable pour une jeune fille de bonne famille.

Notre protagoniste principal se trouvera de plus en plus exalté lors de ces cambriolages à tel point qu’il provoquera délibérément le général qui veut sa peau. Comme lui il commencera à avoir des rêves de grandeur. La sentence  « the world is mine » prendrait tout son sens dans Le voleur d’estampes, chacun veut le conquérir à sa manière.

Et la romance dans tout ça ? Et bien elle se Le voleur d'estampes Glénat manga français Camille Moulin Dupré Hokusai art Japon traditionnelrévèle être douce et amenée tranquillement au fil des pages. Le serveur évite la fille du général mais la nuit tombée quand il est dans son costume de voleur tout-puissant il cherche à la rencontrer. On a l’impression que la journée il ne se sent pas suffisamment grand socialement parlant mais que la nuit il devient l’égal voir supérieur au général et peut donc prétendre aux grâces de cette femme. De son côté, la jeune femme rêve du voleur, l’identifiant comme un être puissant, le tengu devient la représentation du voleur. L’esprit légendaire capable de voler et de jouer de mauvais coups aux humains semble bien le représenter.

Pour l’édition de ce manga, Glénat a fait les choses en grand, le papier est épais à souhait et la profondeur des encres noires est magnifique.  On se retrouve donc avec un bel ouvrage bien soigné et plus qu’abouti, le second tome conclura cette série et on espère sera de la même qualité. Mais une chose est sûre, Mr Dupré vous avez fait du bon travail et Le voleur d’estampes est une réussite pour tous les points cités avant. Foncez lire ce manga qui change des standards !

L’Otaku Poitevin

2 réflexions au sujet de « Le voleur d’estampes, un manga entre tradition et innovation »

    • Pas de quoi, je trouvais que ça faisait un bon complément à ma critique. Plutôt que de m’en inspirer j’ai préféré mettre le lien 😉
      J’a aussi hâte de voire ce que ça va donner, mais je pense que l’auteur va continuer dans cette voie.

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