Spirale [critique]

spirale, uzumaki, junji itoTitre (fr.) : Spirale

Nom original : Uzumaki

Auteur : Junji Ito

Cible éditoriale : seinen

Genres : science-fiction, horreur

Éditeur : Tonkam

Année de parution : 1998

 

 

Sur l’auteur :

spirale, uzumaki, junji ito Junji Ito est né en 1963, il est spécialisé dans le domaine de l’épouvante, le suspens et l’horreur. Il est le digne successeur de Kazuo Umezu dont l’inspiration est palpable. Il est l’auteur d’un grand nombre d’œuvre telle que Gyo, Tomie, le voleur de visage ou un remix de Frankenstein. Il a été présent sur le festival international de la BD d’Angoulême 2015.

 

L’histoire :

spirale, uzumaki, junji itoCe manga nous raconte l’histoire d’une ville sans histoire en apparence, Kurouzu. On va suivre des enchaînements d’événements qui s’y déroulent, ils sont tous aussi incroyables qu’épouvantables. Kirie Goshima est une jeune fille et s’est elle qui nous raconte ces faits étranges. Elle remarque au début de l’histoire des comportements bizarres, des gens qui observent des murs, de petits tourbillons dans les ruisseaux, des petits courants d’air ressemblant à des mini tornades. Rien d’extra-ordinaire me direz-vous, mais quand tout ceci devient obsédant au point de devenir une hystérie collective, il y a de quoi s’en faire. Il faut commencer à s’inquiéter car la spirale commence à prendre le contrôle de la ville et des gens qui y habitent. Le meilleur ami de Kirie est sensible à cette spirale et la voit dans beaucoup de cas mystérieux comme une explication. Ces petits faits deviendront vite des phénomènes paranormaux prenant de plus en plus d’ampleur jusqu’à faire des morts. Des corps qui se déforment au point de devenir comme des serpents s’enroulant les uns les autres, un phare, qui normalement est inactif, brûle ceux qui vont trop prêt de la lumière. Et toujours ces spirales qui grandissent. L’emprise de celle ci sur la population devient évidente mais personne s’en inquiète et les morts de plus en plus nombreuses n’interpellent personne. La ville entière sera touchée par ce mal, cette malédiction de la spirale entraînant des morts par centaine, elle emprisonne les gens dans ses frontières, il devient impossible d’en réchapper. La ville deviendra le théâtre d’une pièce macabre et la spirale entraînera tout le monde dans son centre.

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Critique :

spirale, uzumaki, junji itoCette histoire peu banale nous emmène dans un compte horrifique sous le signe de la démesure. En effet, ces événements qui arrivent au compte goutte au début, s’enchaînent de plus en plus vite et sont de plus en plus importants. Des petites bizarreries aux massacres organisés par les femmes enceintes (si si je vous jure ), tout aurait pu alerter notre héroïne et les autorités locales sur ces faits mystérieux. Étant dans une fiction, il devient tout à fait normal d’avoir les cheveux qui poussent allant jusqu’à faire trois mètres et tout bouclés. J’ironise sur les faits qui sont, bien sur, énormes, mais l’enchaînement d’événements lugubres comme ceux là est très bien mis en scène par Junji Ito qui nous présente un tableau plus que sombre.

L’angoisse de la population est inexistante et Kirie devient le seul témoin avec son ami de toujours qui l’incite à quitter la ville depuis le début. Les meurtres, les transformations physiques, l’étrange fumée noire en forme de spirale les jours de crémation, tout cela ajoute une atmosphère pesante. C’est peut-être le seul point négatif de ce manga, la population est encore moins réactive qu’un mouton de Panurge. Tous les éléments mis en place sont exactement ce que nous cherchons lorsqu’on se dirige vers une œuvre d’épouvante. On veut du frisson, des situations qui nous poussent à dire « mais dégage de là !!! », de l’horreur quoi !

Junji Ito reproduit très bien tout cela avec un style graphique d’une précision rare. Le nombre de détails sur ses planches est incroyable. Les expressions des visages sont géniales, quand quelqu’un a peur on le voit et ça devient presque contagieux. Ce coté psychédélique est aussi très réussi, on se croirait à la période « flower power » des années 60/70. Certaines pages nous prennent plusieurs minutes tellement les détails sont nombreux.

spirale, uzumaki, junji ito

On observe les changements de comportement des gens lorsque les morts s’enchaînent. On a l’impression d’être en temps de guerre où les moments d’entraide laissent place à la loi du plus fort quitte à mettre une famille à la rue. La nature humaine, bonne comme mauvaise, nous est donc dévoilée dans ce récit surnaturel. Des personnes justifient des actes cruels et inhumains pour cause de famine et la monstruosité devient comportementale plus que physique. Le rapport avec les crimes en temps de guerre ne devient que plus flagrant. De quoi sommes nous capables pour sauver notre peau ?

Nous devons parler de la spirale qui est au centre de cette histoire, elle traitée comme une entité omniprésente, une sorte de divinité de la ville de Kurouzu. Cette chose qui n’a pas de forme ni de représentation définie agit sur la ville et la population comme une magie noire créant une ambiance particulière. Toutes ces choses sont suggérés avant d’être dessinés par Junji Ito. Et la représentation graphique de cette spirale est tout aussi bonne que l’atmosphère créée par celle ci.

 Il y a eu un film sorti en 2000 intitulé Uzumaki, je ne l’ai pas encore vu mais le manga m’ayant plu je pense que je vais le visionner des que possible. Pour finir je dirai que cette première lecture du maître m’a complètement conquis et je me laisserai volontiers convaincre par une autre en espérant retrouver dans un autre contexte une ambiance aussi malsaine .

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L’otaku poitevin

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2 réflexions au sujet de « Spirale [critique] »

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