One Punch Man, le webcomic qui envoie du lourd !

Couverture du tome 1

Couverture du tome 1

Nom : One Punch Man

Auteur : ONE

Dessinateur de la version Remake : Yusuke Murata

Éditeur :

Site personnel de ONE, puis le Weekly Shonen Jump

Éditeur (fr.) : Kurokawa

Genres : nekketsu, super héros, humour, Science-fiction, combat.

Cible éditoriale (remake) : seinen

Lecture  (japonais) : Ici




 

Présentation :

Surfant sur une vague de Super-héros à la japonaise, One Punch Man, mélange bien l’humour et l’action. Il nous propose une aventure magique et nous envoie un flot de peps dès les premiers chapitres. La première version de One Punch Man est sortie en 2009 en tant que WebComic Doujin . Elle était écrite et dessinée par ONE. Très vite, il connut un succès retentissant sur la toile au point d’attirer l’attention de la Shueisha et d’un grand nom de l’industrie du manga : Yusuke Murata, créateur d’Eyshield 21. Il lui propose de redessiner One Punch Man, en gardant le scénario et le chara-design de base. Ainsi, un remake édité chez Young Jump sort en 2012. La série est toujours en cours en format webcomic et en format manga (1). Il est licencié en France par Kurokawa (sortie prévue en janvier 2016)

Synopsis :

Saitama

Au passage, c’est LUI Saitama

L’histoire se déroule dans une métropole fictive de la ville de Z au Japon. Le monde est peuplé de monstres étranges qui apparaissent mystérieusement et causent de nombreuses catastrophes. Saitama est un jeune salaryman au chômage, cherchant désespérément un travail. Un jour, il sauve un enfant d’un crabe géant et trouve ainsi sa nouvelle vocation : super-héros. Pour le devenir, il s’entraine comme un malade durant trois ans, au point qu’il perd tous ses cheveux et qu’il peut éliminer tous ses adversaires avec UN simple coup de poing. Il commence alors à s’ennuyer car il ne ressent plus rien lors des combats. Un beau jour, il rencontre le cyborg Genos qui devient son disciple. Ensemble, ils rejoignent l’association des héros pour gagner la gloire. Malgré la défaite de puissants monstres que même les meilleurs héros de l’Association sont incapables de vaincre, Saitama doit lutter pour gagner le respect.

 

Critique :

 

Saitama

L’entrainement, version Saitama

One Punch Man aurait pu être un webcomic banal ayant comme référence les nekketsu et les super-héros sortis des comics. Cependant, One, l’auteur, a fait bien plus que de s’en inspirer, il joue avec leurs codes, les remanie en les modelant selon ses envies, trompant ainsi le lecteur, habitué à leurs immuabilités.

Tout d’abord, le protagoniste, Saitama, possède une force surhumaine, d’origine mystérieuse dès les premières pages. Contrairement aux nekketsus standards (Dragon Ball, Naruto, etc.), le lecteur ne suit pas toute l’évolution de Saitama, mais le suit quand il est déjà hyper fort. Un peu comme si Dragon Ball commençait avec Goku en mode Super Saiyan. Le lecteur, ne pouvant accepter cette réalité si invraisemblable cherchera partout des indices expliquant l’origine de cette puissance. Il s’attendra alors à un flashback afin que sa curiosité soit satisfaite. Partie intégrante de la culture du nekketsu, il permet d’indiquer la manière dont le héros a pu obtenir ses capacités et donc de faire accepter son évolution aux lecteurs. Dès lors, ils sont souvent éprouvants et très détaillés, se déroulant sur moult chapitres. Juste que là, la description de l’entrainement et des méthodes utilisées par Saitama prendra…trois pages. Le lecteur est de se fait pousser à la curiosité et à l’incrédulité parce que la durée de la description n’est pas en adéquation avec la force surhumaine de Saitama.

One Punch Man

Honnêtement, Saitama va se faire défoncer la gueule, non ?

Son invincibilité va également avoir une influence sur sa personnalité à l’exact opposé des héros de nekketsu. En effet, il ne possède pas cette « rage de vaincre » (pour reprendre le slogan de Hajime no Ippo) qui les caractérise : Ippo se relève toujours tant qu’il le peut, faisant des efforts surhumains pour tenir sur le ring, de même que Naruto, même après avoir subi les 64 points du hakke de Neji, se relèvera. Mais comment et pourquoi avoir la rage de vaincre quand gagner un combat demande autant d’efforts que de boire une tasse de thé dans un fauteuil ? C’est donc logiquement que Saitama adopte une attitude et des postures nonchalantes et peu héroïques face aux monstres. Le sommet du « je m’en foutisme » est atteint quand Saitama commence à se gratter le nez. A cela s’ajoute son chara-design des plus basiques, en total opposition avec son environnement et ses ennemis aux styles graphiques impressionnants. Par conséquent, l’invincibilité de Saitama additionnée à sa posture et son attitude devrait laisser les combats vide de tension. Toutefois ce n’est pas le cas car l’auteur prend un malin plaisir à berner le lecteur. Grâce à une superbe mise en scène et des super-héros tombant comme des mouches, les monstres paraissent impossibles à battre. Dans cette situation, il devrait être battu dans un premier temps et seulement après un entrainement pouvoir le battre. Or, Saitama est invincible. Même en le sachant, on ne peut s’empêcher d’être surpris, de penser mentalement « non, ce n’est pas possible là, il va perdre » …

Ainsi, la tension est bel et bien là. Elle n’est pas provoquée par la personnalité du héros, mais par les mises en scène et surtout par le lecteur. C’est le lecteur piégé, qui ne pourra accepter la réalité, trop habitué aux nekketsu standards.

Genos

Genos, pur produit du nekketsu

One Punch Man possède néanmoins un grand nombre de codes propres aux nekketsu qui ne sont pas détournés. Tout d’abord, Saitama est quelques fois représenté avec des traits de caractères badass, loin de son chara-design de base, rassurant ainsi le lecteur sur ses réelles capacités. Ensuite, sa structure est construite en arc, un trait présent dans de nombreux nekketsu comme One Piece. De plus, Saitama est certes invincible et ne peut donc à priori pas devenir plus fort. Toutefois, One Punch Man décrit son parcours au sein de l’Association des super-héros afin d’être reconnu. De ce fait, on peut suivre son évolution au sein de cette organisation, comme on suivrait un Goku en quête des sept Dragon Balls ou d’un Ippo en quête de réussite. Pour finir, son disciple Genos est lui totalement fidèle au standard du nekketsu créant ainsi une opposition avec son maître. Tout d’abord, il suit Saitama dans le but de progresser et de devenir plus fort, comme Naruto a suivi Jiraya pour parfaire son entrainement. De plus, cette volonté de s’améliorer possède une origine bien connue : la vengeance. Le personnage de Genos est donc intéressant. Il représente les codes du nekketsu, codes qui sont détournée par son maître Saitama.

Saitama

Tant de virilité…

One Punch Man réinterprète également de nombreux éléments posés par les super-héros comics (Marvel, DC Comics, etc.). Alors que la Ligue des Justiciers ou Les Avengers possèdent une éthique et des valeurs prononcées, l’Association des Héros est décrite comme une entreprise capitaliste, cynique et bien loin d’être un exemple à suivre. Elle semble plus intéressée par son image que par sauver des vies. Sa hiérarchie y est notamment très stricte. Ainsi, Saitama ayant changé de métier (n.d.l.r : salaryman) afin d’exercer une profession moins contraignante, se retrouve dans un système aussi brutal, voire plus. D’ailleurs, One Punch Man poursuit sa parodie en détournant la célèbre devise des super-héros : sauver la veuve et l’orphelin. Alors oui, Saitama les sauve, même parfaitement. Toutefois, il n’est point adulé pour ses actes. Il n’a strictement aucune reconnaissance de la part de ses débiteurs…il sera même souvent injurié. Cette réaction hostile vient de la situation incroyable de Saitama. En effet, les témoins, à l’instar de nous, lecteurs, ne pourront pas croire que Saitama ait pu battre des méchants si forts en UN seul coup de poing. Surtout que souvent, avant qu’il ait maté le monstre, de nombreux super héros, mieux côtés que lui, tombent comme des mouches. Pour finir, le chara-design simpliste de Saitama, déjà évoqué plus haut, est en totale opposition avec des super-héros charismatiques à la virilité bien prononcée des comics tel que Superman ou Batman.

On peut également lui donner un air de Gantz. Pour ceux qui auraient lu Gantz et apprécié le manga (le manga et non l’anime) trouveront leur bonheur. De mon point de vue je trouve que One Punch Man est un Gantz moins trash, avec la présence de super héros et non d’anti-héros.

One Punch Man bénéficie également, grâce à Murata d’une parfaite réalisation. Voilà l’un de ses gros points forts, la réalisation de chaque chapitre, un travail de Titan, une finition de chaque détail au top, nous offrant une lecture fluide sans nous donner une bouillie de dessin à s’en perdre dans l’action. Les combats nous offrent une visibilité à nous couper le souffle, à se croire dans un anime et nous transporte dedans. Cette qualité est notamment due à l’utilisation de grandes planches. Surtout le dessin a dans One Punch Man un rôle bien plus grand que seulement celui de décors. Le chara-design dessiné par ONE, pour toutes les raisons citées plus haut, a un rôle vital dans la compréhension du webcomic.

One Punch Man

Si ça ce ne sont pas des décors…

 

En conclusion, One Punch Man est un nekketsu sur les super-héros qui reprend les codes posés par les générations précédentes pour mieux les parodier. Ce résultat vient de l’alchimie entre la force surhumaine possédée dès le début par Saitama, de son chara-design simpliste opposé à celui impressionnant des monstres et de la mise en scènes des combats. Toutefois, certains codes sont repris sans détournement. Ainsi, on a droit au parcours de Saitama au sein de l’association des super-héros et de ses difficultés pour se faire reconnaitre. De même que l’on peut suivre Genos  dans sa quête de vengeance. Le tout est agrémenté de combats épics, d’un univers monstrueux ainsi qu’une réalisation qui vaut vraiment le détour. Pour résumer, si vous aimez la baston, Gantz, l’humour noir, les super-héros, de l’épicness, que vous recherchez un manga qui vous transporte dans un univers badass, One Punch Man est fait pour vous.

Taira Hakamichi et Path

Fan Opening fait par Shindehai dans le Tai Reflections :

 

L’image de fin 😉

Saitama

Sources :

1) adala-news et manga-sanctuary

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