Nobles Paysans [critique]

Auteur : Hiromu Arakawa nobles p 4

Année de production : jp 2009 / fr 2013

Nombre de tomes sortis : jp 3 tomes / fr 2 tomes

Editeur : collection humour kurokawa

Cible éditoriale : shojo

Genres : tranche de vie , comédie



Sur l’auteur :

Hiromu Arakawa est une femme mangaka née en 1973 au Japon, elle a eu plusieurs succès comme jyushi enbu hero tales, fullmetal alchemist ou encore Silver Spoon. Elle est issue d’une famille de paysan dans la région d’Hokkaïdo. Elle est aussi  nostalgique de sa région, de la vie à la ferme et de ses durs moments de labeur lors des périodes de travail aux champs. Elle se décide donc à faire un manga sur son vécu. Ces années qu’elle a passé dans la ferme familiale lui a donné cette inspiration pour créer ce manga.

Histoire :

nobles p 3Ce manga est un  récit à connotation autobiographique dans lequel l’auteur s’est créée un avatar/alter ego « vache ». Dans un format « gag manga » elle présente donc sa famille et elle même en  vaches anthropoïdes mises en scène dans leur vie de tous les jours. Elle a choisi de les dessiner en version SD (super deformed, en mode kawaï avec une grosse tête) pour rajouter un coté sympathique à l’œuvre et la rendre plus attractive. Dans « nobles paysans » elle y conte tout un tas d’anecdotes classifiées par chapitre. Un chapitre sur une tâche agricole ou une période particulière de l’année, ou encore un récit historique, histoire que ça ne parte pas dans tous les sens. Les sujets traités sont donc ; comment se passe la traite des vaches, l’élevage des veaux, les difficultés financières des paysans… Mais aussi le plaisir de manger des produits frais, qui ont toujours meilleurs gout quand on les produit soi-même. Nous sommes donc projetés en totale immersion dans l’univers de l’agriculture avec ses propres codes et valeurs.

Critique :

nobles p 5On y apprend tout plein de chose, lorsqu’on n’est pas du métier bien sur, et l’humour y est omniprésent. On fait connaissance avec sa famille, ses animaux, ses activités et son père qui est un véritable « ouf » un gars à l’ancienne qui n’a peur de rien ! On y découvre surtout la rigueur du métier et la rudesse du climat et de l’environnement car dans la région de Hokkaido les éléments mènent la vie dure aux habitants. Elle nous fait partager ses racines par le biais de ce manga atypique qui fait office d’autobiographie. Parfois compliqué à lire, les annotations étant minuscules, mais toujours drôle et intéressant, on apprend une facette différente d’une mangaka habituée aux shonen d’action/aventure explosifs. Ses retours « en ville » sont particulièrement drôles, elle se retrouve dans des situations ou il y a un véritable choc culturel, par exemple elle faisait de la surveillance dans les chantiers jusqu’à ce que son chef apprenne qu’elle avait le permis de conduire des engins, chose normale pour les paysans mais pas pour les citadins ! Elle s’est donc retrouvée au volant d’un engin de chantier. Les volumes sont assez minces mais la lecture y est dense et complète, donc ils ne se lisent pas vite comme on pourrait le croire. Le dessin est très simple, pas de décors très approfondis, les personnages sont dessinés de manière très comiques  avec des postures très théâtrales. Mais l’important dans ce manga c’est clairement de faire découvrir ce monde paysan si peu connu par la population citadine et pour ça rien de mieux que l’humour. De plus avec un thème comme celui ci, elle peut toucher d’autres personnes que celles habituées aux mangas. Je ne comprend pas pourquoi Arakawa sensei qui fait également le manga Silver Spoon, qui se passe lui aussi dans un milieu agricole a ressenti le besoin de faire celui ci. Certaines tâches décrites dans nobles paysans sont aussi décrites dans Silver Spoon, on a une impression de déjà vu mais étrangement ce n’est pas dérangeant.  On sent d’autant plus la passion qui anime Arakawa à mettre ces métiers dit « ingrats » sur le devant de la scène et c’est là, sa pierre à l’édifice !

Pour conclure je vous inviterai simplement à lire cette oeuvre afin de découvrir l’univers rural de Mme Arakawa et d’en apprécier les subtilités malgré les préjugés qui existent sur ce milieu. Les paysans sont travailleurs avec une générosité incroyable, toutes ces valeurs nous sont dévoilées dans ce manga qui est très drôle et qui mérite d’être plus connu.

l’otaku poitevin

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