Les gourmands disent de la gourmandise qu’elle n’est pas un péché, et vous ?

Aujourd’hui je vais tenter d’émoustiller vos papilles, d’activer vos glandes salivaires, vous poussez à des actes incontrôlés de boulimies ou encore créer des vocations gourmandes. Tout ceci grâce à l’extraction de quelques ingrédients tirés de mangas connus ou moins. Cet article est le premier d’une série de sept, qui auront pour thème les sept péchés capitaux et vous l’aurez compris celui-ci est dédié à la gourmandise ! Itadakimasu !

 

 

Je mange donc je suis

Le Japon est un pays de tradition c’est bien connu, c’est également un pays d’art et d’artisanat. L’élaboration de mets au Japon est un mélange de tout ça, complexité, raffinement, tradition, le tout est admirablement associé dans la cuisine japonaise. La gastronomie japonaise est donc d’une complexité rare, à l’instar de la gastronomie française. Le comparatif s’arrête ici car les saveurs, ingrédients et odeurs sont vraiment différents. On peut également trouver beaucoup de plats simples assez rapides à faire et relevant de la cuisine rustique et familiale. Comme pour chaque discipline existante au Japon, un manga s’en est inspiré. Pour le cas de la cuisine, de la gastronomie ou de la gourmandise il en existe un florilège dont les mangas sont très différents les uns des autres.

Les plus connus du moment seraient Food Wars, dans lequel on reprend les caractéristiques d’un manga sportif mais remis dans le concept de la cuisine. Les plats et recettes mis en images sont tous très élaborés et la présentation de ceux-ci est des plus appétissantes. Les réactions gourmandes des personnes goûtant les plats ont presque une connotation érotique avec des expressions corporelles quasi orgasmiques. La façon de faire de l’auteur nous rappelle étrangement un autre manga ayant un rapport au gout, il s’agit des gouttes de dieu. Ce manga dont l’histoire s’enroule autour du vin, une boisson bien connu chez les français et dans le monde entier. Nous savons que le plaisir de la dégustation du vin peut venir avec l’âge, déjà parce qu’il s’agit d’une boisson alcoolisée et donc interdit ou plus que déconseillée pour les personnes mineurs, mais aussi par la maturation des papilles gustatives qui arrive plus tard dans l’âge. (à consommer avec modération).

Un autre manga pourrait se rapprocher de Food wars dans la forme et le fond, il s’agit d’un anime qu’on a eu la chance de voire en France fin des années 80, début 90 : Le petit chef. Le concept des concours de cuisine n’est donc pas récent ! Le protagoniste nous concoctait des petits plats avec des techniques incroyables, pour illustrer mes propos, j’évoquerai le lancer de spaghetti sur une vitre pour s’assurer de la bonne cuisson ! Ce jeune homme concurrençait les plus grands chefs toujours avec une inventivités dignes des plus grands génies.

Il y a un titre parlant aussi de gastronomie en incluant régulièrement des concours, c’est Yakitate Japan. Il s’agit de boulangerie ! Le héros confectionne des milliers de pains différents, à priori aussi bons qu’ils en ont l’air. Ici aussi les réactions des jurys sont surdimensionnées, plus on avance dans l’histoire et plus elles sont extravagantes. L’auteur revisite une spécialité française qu’est la boulangerie, on y découvrira

plein d’astuces sur la confection du pain. Ce manga a un côté très répétitif dans sa mise en scène et sa narration mais il reste malgré tout très divertissant et surtout attractif culinairement parlant !

Je faisais un rapprochement avec la France en début d’article, on ne peut que constater que quand on parle gastronomie, le rapprochement entre le Japon et la France se fait tout naturellement. Non pas que les japonais imitent les français, mais l’art de la gastronomie française est mondialement reconnue et les deux cultures sont spécialistes dans le mariage des saveurs.

 

Parlons du cas Toriko ! L’auteur a réussi à dresser un manga shonen nekketsu d’aventure et de combat avec de la nourriture. C’est un petit exploit en soi car on pourrait croire qu’il s’agit d’une bête bataille de purée ou de poissons panés comme on pourrait trouver dans le film Hook, mais que nenni. Avec bien entendu une démesure dans les ingrédients et les préparations, Mitsutoshi Shimabukuro nous présente une vision Gargantuesque de l’alimentation et du plaisir de la bonne chair. Des steaks toujours plus juteux,  des plats en sauces toujours plus appétissants, des assiettes toujours plus chargées de calories, cette surenchère alliant nourriture et surpuissance nous emmène très loin dans Toriko et l’univers entier présent dans ce manga est dédié corps et âmes à la bouffe ! Le scénario étant allambiqué à souhait, le côté fantastique est de plus en plus surdéveloppé et les ennemis de Toriko sont aussi de plus en plus forts.

Les œuvres cités plus tôt étaient plutôt sur un modèle proche avec des concours et de la surenchère, mais certains auteurs de mangas ont préféré parler d’aliments plus finement, il ont choisi de parler de plats se rapprochant du quotidien des japonais. Je pense à J’aime les sushis de Ayumi Komura, l’héroïne rêve de devenir chef spécialisée dans le sushi, mais elle doit reprendre l’entreprise familiale qui, elle, fait dans la pâtisserie. Une histoire intéressante mariant comédie, romance et cuisine, une recette réussie pour ce manga qui met en avant le célèbre sushi. Le sushi vulgarisé en occident par les chaines de cuisine asiatique « à volonté », reste un véritable artisanat d’art au Japon. Les chefs sushi ont un apprentissage long et rigoureux  (comme beaucoup d’art au Japon) et la manière de préparer cette spécialité du Japon qui est un emblème de ce pays est encore flou pour le commun des mortels.

 

En parlant de cuisine populaire, me vient à l’esprit un OVNI sorti récemment sur ADN, Tonkatsu DJ agetaro. Le tonkatsu est une escalope de porc pané servi avec du choux coupé très finement. Un plat très simple mais comme toute chose au Japon qui nécessite un apprentissage. Cet apprentissage, notre héros le suivra avec son père dans le restaurant familiale, mais en parallèle il suivra un entrainement au Deejaying. Pour lui les gestuelles sont très proches l’une de l’autre et il pense qu’en s’entrainant à une discipline il pourra s’aguerrir sur la deuxième. Cet anime  possède un dessin particulier, certes, mais il possède également un humour détonnant. En attendant qu’un éditeur peu frileux se lance dans la version papier de cette œuvre, on peut se délecter de la version animée sur ADN.

Un manga historique comme Le chef Nobunaga édité chez Komikku met en avant les qualités culinaires d’un cuisinier de notre temps qui se retrouve emporté au XVI ème siècle. La gastronomie proposée par le chef doit contenter Oda Nobunaga, le chef se doit donc de lui proposer des plats de qualités alliant originalité, présentations et goût, pas de recette miracle mais des prises de risques qui mettent une fois de plus l’eau à la bouche. Le contexte historique y est précis et documenté, assurément un titre d’une grande valeur nous proposant des plats dignes d’attiser notre gourmandise.

La liste des œuvres traitant cette alléchante thématique est encore longue, j’essaierai de mettre une liste en fin d’article contenant des titres pouvant éventuellement vous intéresser.

Le bento (ou tard)

Si on devait ne retenir qu’un seul élément dans l’univers de la gastronomie, l’alimentation ou encore la gourmandise dans les mangas, ce serait le bento. Le fameux, l’unique, l’inimitable bento présent dans 100% des mangas se déroulant dans le milieu scolaire. Il y est représenté au moins une fois et a souvent une certaine connotation dans des scènes bien particulières. Déjà le bento qu’est-ce  que c’est ? C’est une boite prévu pour emmener un repas, en France on pourrait appeler cela un panier repas. La particularité de ce bento serait l’attention très minutieuse apportée à la préparation de celui-ci. On voit très souvent plusieurs compartiments contenant différents aliments et non un plat unique. Il y a donc des couleurs différentes, des aliments différents et une présentation soignée dans les bentos souvent représenté avec des éléments « kawaï ». Du moins c’est l’image « cool Japan » qu’on pourrait en avoir, en effet quelqu’un qui n’a pas le temps ni d’intérêt à la conception de ceux-ci aura un bento ultra basic à base de riz. Je parlais plus tôt d’une connotation dans le bento, je faisais bien évidemment référence à la jeune fille en fleur qui prépare un bento pour son « ami » à qui elle n’ose pas avouer ses sentiments. Ce cliché est vraiment présent dans les mangas, la fille qui se propose pour lui emmener un repas est quasiment toujours amoureuse de cette personne. Cela fait partie du folklore des mangas se passant dans les écoles. Les sentiments des jeunes filles passent par la préparation de ces bentos. C’est bien connu qu’on peut obtenir un homme soit avec le sexe soit avec la bouffe ! [Mode Grivois off]. Ce qui est sûr, c’est que énormément de bento sont plus magnifiques les uns que les autres et ces associations nous donnent l’eau à la bouche, voilà un petits diaporama de ce qu’on pourrait voir.

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Et faire un article sur le péché de la gourmandise sans parler de Gluttony dans Fullmetal Alchemist qui est la représentation malsaine de la gourmandise serait un manquement à tous mes devoirs. Une faute professionnelle même en bon bénévole que je suis. Gluttony est l’excès dans toute sa splendeur ! Gluttony veut manger, il n’a aucune notion de gastronomie, Gluttony veut juste se goinfrer de tout ce qu’il peut avaler, ses ennemis y compris. Il pourrait représenter une sorte de boulimie sur pattes. Se remplir pour combler une sorte de vide psychique par un engloutissement alimentaire mis en scène par l’intérieur de son corps. Il pourrait aussi être une allégorie de la société qui pousse au consumérisme et à l’exagération dans la consommation ici représentée par le fait de manger. Mes propos sont peut-être surdimensionnés ou extrapolés mais en y réfléchissant bien, pourquoi pas ?

Dans Seven Deadly Sins cette thématique des péchés capitaux est aussi reprise, et la gourmandise y est incarnée par la sulfureuse Merlin. Je ne connais pas assez ce manga pour tenter une interprétation douteuse de ce personnage. Mais ce qui est évident c’est que les péchés, avec leur dimension religieuse, inspirent plus d’un mangaka et des créateurs en tout genre. Le film Seven a son scénario directement tiré de ceux-ci et on peut dire qu’il a su en extraire des idées fabuleuses. L’auteur Yoshiki Tonagaï, vous savez ? Le papa des personnages à têtes de lapin géants ! Il s’est lui aussi penché sur les péchés et a pêché des personnages perchés ! (Désolé pour le craquage) .Il en a fait Judge, un manga en six tomes édité chez Ki-oon comme Doubt, C’est un thriller psychologique à l’ambiance angoissante, les protagonistes sont travaillés selon les péchés capitaux. Certains adoreront cette oeuvre, d’autres la détesteront.

Vous prendrez quoi pour le dessert ?

En définitive, le péché de gourmandise est représenté abondamment dans les mangas. Que ce soient des œuvres dédiées à la nourriture  comme les gargantuesques Toriko ou Food wars, ou des œuvres baignant dans un univers plus réaliste comme j’aime les sushis, je reste persuadé que les plus gourmands se seront dit au moins une fois « Ca a l’air trop bon ! ». Mais n’oublions pas que gourmandise n’est pas gloutonnerie et le plaisir du goût doit rester au maximum. J’espère que la lecture de cet article vous aura stimulé la langue, titillé les papilles, donné envie de mettre la main à la pâte ou encore permi de découvrir de nouvelles saveurs. Sinon au pire vous aurez une liste de mangas parlant de nourriture ou traitant des sept péchés capitaux ! Gochisousama !

Pour le plaisir de la culture :

• «La gourmandise commence quand on n’a plus faim», de Alphonse Daudet
• «La gourmandise, le péché des moines vertueux», de Honoré de Balzac
• «Il faut manger pour vivre, mais non vivre pour manger», Cicéron

source : site Les 7 péchés capitaux.fr

Petite liste de mangas :

Le petit chef

Les gouttes de dieu

Food wars

Le chef Nobunaga

Hell’s kitchen

Toriko

Yakitate Japan

J’aime les sushis

MItsuko attitude

Le restaurant du bonheur

Restaurante paradisio

Mangeons

Mes petits plats faciles

Le gourmet solitaire

Heartbroken chocolatier

Tonkatsu DJ

L’Otaku Poitevin