Les femmes du zodiaque [critique]

les femmes du zodiaque, Maki Miyako, lézard noirTitre original : Seiza no Onna: Kewaizaka

Auteur : Maki Miyako

Cible éditoriale : Josei/seinen

Genres : romance, érotique

Éditeur : Le Lézard Noir

Date de parution : jp prépublication 1973/1974 fr 2014/2015

Nombre de tome : 2, le prochain sort au printemps 2015

 

 

Sur l’auteur : 

auteure de manga Maki Miyako, femme de Leiji MatsumotoMiyako Maki : Née à Kôbe en 1935, Miyako Maki fait ses débuts en 1957 avant d’épouser, deux ans plus tard, Leiji Matsumoto (Albator, Queen Emeraldas). Auteure reconnue de shôjô, manga destinés aux jeunes filles, elle se tourne vers un manga s’adressant à public plus adulte dès le milieu des années 60.

 

 

L’histoire :

Le manga « Les femmes du zodiaque » est un recueil d’histoires les femmes du zodiaque, Maki Miyako, lézard noircourtes en deux tomes racontant l’éveil de jeunes femmes à leurs émotions et à leurs désirs sexuels. Nous traiterons ici uniquement le premier tome. Ces histoires mettent aussi en scène ces femmes appréhendant leurs choix dans leur vie amoureuse. Mais toutes ont à certains moments une sensibilité accrue d’ordre sexuel. Les signes du zodiaque font office de toile de fond dans ces histoires. Ainsi dévoilé, chaque signe définira la personnalité d’une femme voire d’un homme.

On se retrouve donc dans ce premier tome avec cinq histoires pré-publiées entre 1973 et 1974 dans le magazine Josei Jishin. Chaque histoire est aussi en relation avec les mœurs de la société sur les rapports Hommes/Femmes ou encore sur les codes « bien pensants » des familles.
Les mariages sont souvent des situations qui torturent l’esprit de ces jeunes femmes, les histoires sont plus centrées sur les femmes que sur les hommes dans « les femmes du zodiaque » car Maki Miyako est une spécialiste de cette vision féminine. Leurs paroles étaient souvent mises de coté par le passé voire, jamais dévoilées préférant garder leurs idées pour elles. Nous découvrons donc Nami, jeune femme vivant une relation, dite libre, avec un jeune homme, chacun chez soi, rien de formel. De ce point de vue que des avantages et peu d’inconvénients jusqu’au jour où Nami pense qu’elle est enceinte.
Eiko, quant à elle, imagine des infidélités de la part de son mari avec la voisine à la voiture rouge. Rentre en compte un ancien camarade de classe bien entreprenant et une sordide histoire de prostitution déguisée. Nous avons là un cocktail savamment dosé par l’auteure pour nous faire rentrer dans les doutes et les mensonges de Eiko qui culpabilise de part cette les femmes du zodiaque le lezard noirsituation improbable.
Dans nuages d’automne, Yukiko est jeune et indépendante. Elle a son franc parlé, elle agit d’abord et pense ensuite ce qui peut l’amener à de drôles de situations. Après les messages d’un mystérieux entremetteur, Yukiko va se rapprocher de Daisuke.

Ce ne sont que trois des cinq histoires que comporte ce premier volume, les deux autres sont, pour l’une beaucoup plus étrange dans la relation qui s’instaure (beau-père/belle fille). Il n’y a rien d’incestueux mais cet amour est plus qu’ambiguë. Pour l’autre, il est question d’un séducteur qui a du mal à se poser sur ses sentiments pendant que ses victimes pensent et imaginent toutes sortes de choses.

Critique :

les femmes du zodiaque le lezard noirJe suis vite passé sur les histoires se trouvant dans Les femmes du zodiaque car je ne voulais pas trop dévoiler ces histoires courtes. Je parlerai plutôt de ce qui se trouve au cœur de celles ci, c’est à dire les femmes. Et plus particulièrement les femmes Japonaises avec ce qui les caractérise pour nos yeux d’occidentaux mal informés, leur soumission, leur rôle dans la famille et plus largement dans la société en tant que faire valoir pour les hommes. Les japonaises ont la réputation d’être d’une soumission extrême. Préférant s’occuper de leur mari et de leur famille au détriment de leurs propres désirs et carrière professionnelle. Ces stéréotypes étaient vrais par le passé, ils le sont peut être moins maintenant, quoique d’après un article du journal libération datant d’octobre 2013, le pourcentage de femmes qui, en 2010, quittaient leur travail pour élever les enfants et gérer le foyer était de 70 %. Il faut croire que les traditions ont la peau dure au Japon. Dans ce manga on a donc des situations dans lesquelles les femmes se retrouvent dans cette position, elles démissionnent à la suite de l’annonce de leur mariage. Toujours dans celui-ci, Shinzo Abe (premier ministre japonais) a voulu en 2013 se servir de cette force de travail non utilisée pour redresser l’économie du pays, les femmes ! les femmes du zodiaque le lezard noirMais l’opinion publique n’était pas favorable à ce genre d’idées nouvelles pas plus qu’à l’ouverture à la main d’œuvre étrangère. La femme doit être maîtresse de maison sinon rien, c’est un peu exagéré mais c’est l’impression que ça laisse.

On voit donc avec cette précision que le mariage n’est pas une mince affaire pour les femmes, elles doivent choisir le bon parti au détriment de leurs réelles envies.  Le mari idéal doit avoir une situation avec un grand « S », on assiste donc à cette réflexion féminine sur le fait d’épouser l’homme de la situation ou l’homme objet des désirs charnels et des romances. Pour elles ces deux types d’hommes semblent opposés. Nous sommes donc au contact de l’amour raisonné ou de l’amour pulsionnel et de ce qu’il y a de plus insensé, avec des je t’aime moi non plus et autres tumultes de sentiments.

Nous sommes aussi les témoins des pressions que peuvent mettre les familles sur les futurs mariés, la future bru doit être conforme aux codes, vierge, avoir une bonne éducation…De doux mirages…
Niveau dessin, on est servi et copieusement. Le trait est d’une finesse, d’une féminité rare. L’élégance des personnages, de ces femmes du zodiaque n’est pas sans nous rappeler ces femmes longilignes se trouvant dans les mangas de Leiji Matsumoto typique de cette période. Le découpage des cases est lui aussi bien sympathique, les personnages se trouvant sur toute la page donne du cachet. Le coté érotique de l’œuvre est suggéré plus qu’exhibé, les protagonistes sont d’une sensibilité aussi fine que puissante, tout comme l’est leur imaginaire. La puissance du ressenti est aussi dévoilé ici. Les jeunes femmes sont très  réceptives à leurs sens, laissant place parfois à des interprétations subjectives de leur part se laissant tromper par leurs sens.

les femmes du zodiaque le lezard noirLa notion d’horoscope est plus ou moins présente dans les histoires, mais ce fil rouge est continu tout au long de l’œuvre. Pour certaines personnes dans le manga, les prédictions semblent être une fantaisie exotique, pour d’autres, ça prend plus de sens dans ce Japon en pleine imitation du monde occidental.

En conclusion :

Je dirai simplement que Les femmes du zodiaque est un manga fait par une femme pour les femmes. La lecture de ce titre m’a fait penser, à juste titre ou non, que les pensées de ces jeunes femmes sont très fleurs bleues et pleines de naïveté. Je ne sais pas si nos femmes occidentales ont ce même genres d’espérances que de trouver le prince charmant. J’imagine que oui. Mais le fait de centrer un récit sur les attentes, les émotions et les désirs de ces jeunes femmes dans ce contexte social est une très bonne idée et que Maki Miyako a su donner une âme à ces jeunes femmes et ce malgré ces étaux qui pressent leurs frêles épaules. Et ceux avec une poésie très réussie.

Source biographie : les femmes du zodiaque

L’otaku poitevin

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