L’âge de déraison [critique]

L’âge de déraison
l'âge de déraison
Titre original : Shonen Shojo Hyōryōki

Année de parution : Japon 2007, France 2010

Genres : histoires courtes, suspens, psychologie

Cible éditoriale : seinen

Nombre de volume : 1 tome

Auteur : Otsuichi et Usumaru Furuya

Editeur : collection SAKKA de Casterman

Sur les auteurs :

Otsuichi est un auteur japonais né en 1978. Il est scénariste de roman et d’histoire dramatique, horreur. Il a travaillé sur des œuvres telles que Goth, ou encore mad world.

Usumaru Furuya est japonais également, né en 1968. Ces œuvres ont aussi un caractères horrifiques, quand on voit Litchi hikari club (édité chez IMHO) ou le cercle du suicide, on sait de quel bois il se chauffe. Il est aussi à l’origine d’un manga au scénario catastrophe de qualité Tokyo magnitude 8.

L’histoire :

l'age de déraisonCeci est un recueil d’histoires courtes de Usamaru Furuya et Otsuichi, réalisé en 2007 et publié chez casterman en 2010. Les protagonistes sont de jeunes adolescents ayant un mal-être profond et ayant choisi de s’enfermer dans une réalité qui n’existe pas. Cet enfermement se manifeste avec l’invention d’un monde imaginaire et le sentiment d’appartenir réellement à celui-ci. Un est rassuré par le fait de compter les dalles du sol de son école, il en est prisonnier au point où les autres élèves deviennent des écrous intégrés dans le système de l’école ! Une autre est dans un monde où tout est immergé, un autre possède un monde  où tout est fait de fourmis. Pour Asami Kizaki les gâteaux sont autant d’ennemis extra terrestre qu’il faut éliminer en les mangeant. Bref tous ces jeunes gens ont cette chose en commun, la fuite dans l’imaginaire. Il ont également en commun une catastrophe naturelle, un typhon, qui revient de manière redondante à la fin de chaque histoire. C’est aussi le fil conducteur car la dernière scène se passe avec tous les protagonistes pendant ce typhon…

Les personnages :

l'age de déraison Fujii : Elle est lycéenne, certainement agoraphobe (peur de la foule) et doit avoir des phobies scolaires, n’étant pas médecin je ne m’engage pas sur un diagnostique psychiatrique. On peut quand même remarquer quelques troubles sur son comportement. Son récit est court on ne sait pas grand chose sur elle. On sait qu’elle aime être dans ce monde où tout est immergé sauf elle qui flotte sur un canot avec tout ce qu’elle aime.

Kanazawa : Il élève une colonie de fourmi chez lui dans un grand vivarium, sa passion est vraiment envahissante au point où il croit que les gens sont des fourmis…

 

l'age de déraison 4

Saki : Petite fille elle pensait avoir des pouvoirs, les mêmes que son héroïne préférée. Plus grande au lycée, elle se balade toujours avec son bâton magique et est restée au même stade, c’est à dire penser qu’elle peut sauver les gens à l’aide de son pouvoir magique. Ce comportement lui cause quelques problèmes et notamment des railleries de la part de ses camarades de classe. On a également droit à une belle leçon d’amitié avec Saki et son amie de toujours.

Kentaro Hirata : Ce garçon n’arrive pas à se concentrer en cours, c’est pour ça que ses notes sont si basses. Il est envahi par des pensées qui lui bouffent la vie, il se sent obliger de compter tout le temps, la vie est difficile pour ce garçon. Angoissé constamment son refuge sera dans son monde propre à lui ou l’école est un système muni de pièces et de rouages que sont les élèves.

l'age de déraison 5Asami Kisaki : Après un régime qui lui a fait perdre 15 kg, Asami a une sorte de déclic, elle est persuadée que les pâtisseries sont une espèce extra terrestre qui anéantira l’humanité dans une dizaine d’année. Pour l’empêcher il faut tous les manger ! Elle se lance alors à l’assaut de toutes les pâtisseries en vue.

Sho : C’ est un garçon fébrile qui avait un ami d’enfance devenu yankee. Celui ci est mort en moto. Malgré le fait qu’ils se soient éloignés, un est à moitié otaku, l’autre motard, ils ont toujours eu une relation d’amitié. Un soir lors d’un rêve ou non, Sho se fait un ultime ride avec sa moto le monstromoteur et son ami défunt.

l'age de déraisonKatsumi Takanashi : Elle est en manque d’affection de la part de sa mère et s’imagine à de nombreuses reprises en train de la tuer. Elle a imaginé de multiples manières pour l’assassiner mais uniquement dans ses pensée… Elle souhaite que l’empire immobilier de sa mère s’effondre avec la destruction de ses buildings causée par des tornades puis vint un typhon…

 
l'age de déraisonNaotsugu Taito : Ce délégué de classe n’a aucun contact avec ses camarades et veut absolument débattre avec eux sur l’importance d’avoir des amis. Ses camarades de classes s’en moquent complètement et il se retrouve régulièrement à débattre tout seul sur ce sujet qui lui tient tant à cœur. N’en n’ayant aucun il commence à élever un bébé tornade qui va grandir !

Critique :

Les scénarios de Otsuichi sont vraiment barrés, les jeunes gens présents sont vraiment des sujets d’hôpital psychiatrique en puissance. On les aperçoit commençant à rentrer dans des psychoses et à s’éloigner de la réalité. C’est très intéressant de voir comment une sorte de folie est traitée avec des sujets aussi étranges que possibles. En effet ils sont surréalistes mais on peut y retrouver une touche de réalisme qui fait froid dans le dos, les enfants/ado qui se coupent de la réalité par le biais de phobie en tout genre ou par les mondes virtuels se voient tous les jours. Les histoires sont faites sur un support très court et on comprend clairement que les auteurs ont voulu synthétiser un maximum sans que cela paraisse bâclé. C’est pour cela que les protagonistes n’ont pas de monologue avec leur conscience comme il pourrait y en avoir dans soul eater qui traite aussi (à sa manière) de la folie. Les personnages font presque de la peine car on les voit souffrir et s’enfermer dans leurs délires et leurs camarades ont peur ou se moquent tout simplement d’eux. Les dessins sont propres, il n’y a rien à dire la dessus, aussi bien les décors que les personnages sont soignés. Les émotions sont bien retranscrites, Furuya maîtrise bien son art !

Pour moi c’est une très bonne surprise, je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre en lisant ce manga et j’ai été agréablement surpris. On trouve rarement des œuvres qui traitent de la schizophrénie car si il ne s’agit pas de ça, cela s’en rapproche beaucoup sans être mentionnée. De plus la lecture est limpide et les scènes se déroulent tranquillement. Le tout avec un final détonnant qui amène sur un questionnement personnel sur le passage de l’enfance à l’âge adulte.

Source biographie : manga news, anime kun

L’otaku poitevin

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