Fullmetal Alchemist [critique]

Nom d’origine : Hagane no Renkinjutsushi : Fullmetal Alchemistfullmetal alchemist hiromu arakawa kurokawa

Auteur : Hiromu Arakawa

Cible éditoriale : shonen

Genres : aventure, action, fantastique

Année de parution : jp 2002, fr 2005

Éditeur : kurokawa

Nombre de tomes : 27 tomes

 

L’auteur :

Hiromu Arakawa est une femme mangaka née en 1973 au Japon, elle a eu plusieurs succès comme Jyushi Enbu Hero Tales, Fullmetal Alchemist ou encore Silver Spoon. Elle est issue d’une famille de paysan dans la région d’Hokkaïdo. Elle est aussi  nostalgique de sa région, de la vie à la ferme et de ses durs moments de labeur lors des périodes de travail aux champs. Ses origines ont orienté son travail dans certaines œuvres, mais dans Fullmetal Alchemist rien n’en ressort. 

fullmetal alchemist hiromu arakawa kurokawaCe manga conçu par Hiromu Arakawa est entré dans le cercle fermé des œuvres cultes. Primé par le prix shogakukan et le prix « nouveauté » Osamu Tezuka, beaucoup s’accorde à dire que Fullmetal Alchemist est un titre à découvrir en priorité ! Il est donc normal qu’à un moment on s’occupe à mangalerie de le faire découvrir ou redécouvrir au public avec notre regard. Nous avons donc choisi de vous parler de Fullmetal Alchemist en étant le plus complet possible, chose difficile étant donnée la richesse de l’œuvre.

 

L’histoire :

Elle nous projette dans un pays, Amestris, qui est dirigéfullmetal alchemist hiromu arakawa kurokawa par un régime martial. L’armée est présente partout et a eu un rôle très important dans le passé du pays et des pays limitrophes. L’alchimie est présente dans cet univers, elle représente une sorte de magie que seuls quelques élus peuvent manipuler selon la règle de l’équivalence. Chaque chose obtenue par l’alchimie l’est en échange d’une chose équivalente. Nous suivons donc deux jeunes frères orphelins passionnés d’alchimie, Alphonse le plus jeune et Edward. Ce dernier est devenu alchimiste d’état, c’est une distinction militaire de valeur lui donnant accès à beaucoup de choses en termes d’informations ou de moyens mais en contrepartie il devient une arme humaine en cas de guerre. Les frères Elric sont à la recherche de la pierre philosophale, ils veulent absolument se la procurer, c’est pour cette raison qu’Edward s’est engagé dans l’armée, il veut des informations sur les transmutations se rapprochant de près ou de loin à la pierre philosophale, qui doit les amener à des miracles. Edward est surnommé « le fullmetal alchemist », parce qu’il possède un bras et une jambe automail, ce sont des prothèses qui ont la possibilité de bouger comme de vrais membres. Alphonse, quant à lui, est un grand gaillard en armure, on comprendra en suivant l’histoire ce qu’il leur est arrivé par le passé et ce qui a conditionné leur détermination. Les jeunes frèresfullmetal alchemist hiromu arakawa kurokawa découvriront au fil de leurs recherches des événements étranges au sein de l’armée et une course poursuite contre le temps commencera. Ils croiseront la route des homonculus et de chimères. Ils feront également la rencontre de Scar l’Ishbal. Son peuple a été massacré par l’armée d’Amestris, beaucoup de nos protagonistes ont participé à cette guerre sanglante. Je n’en raconterai pas plus pour éviter les spoilers mais l’histoire se développera rapidement et efficacement. Les frères dévieront quelque peu de leur objectif au fil de l’histoire avec des événements inattendus. Mais la toile de fond se dessinant tout au long des 27 tomes arrivera sur un final magistral !

Critique :

Je crois que faire une critique de Fullmetal Alchemist sans spoilerfullmetal alchemist hiromu arakawa kurokawa sera impossible, c’est pour ça que je m’efforcerai de rester  très vague sur certains points qui semblent essentiels pour l’histoire. Pour commencer je parlerai du support manga comme base, il m’arrivera certainement de parler de l’anime mais ce sera précisé. Tous ceux qui connaissent l’auteur connaissent certainement son talent en termes de narration et de dessin. Elle n’est pas la plus douée dans ces domaines mais on peut remarquer aisément que les dessins sont en parfaite adéquation avec les moments de son œuvre. Je m’explique, les passages comiques sont accompagnés d’un dessin plus rond avec l’utilisation de personnages SD (cf. Nobles Paysans). Les passages dramatiques, eux, sont illustrés avec des dessins vraiment explicites, et on peut voir, en prenant une seule image au hasard sans connaitre l’histoire, que la scène représentée est dramatique soit par le faciès des personnages soit par la disposition des éléments dans les cases. Tout ça pour préciser qu’Arakawa sensei est passée maître en la matière en terme de représentation des sentiments des personnages sans l’animation ni la musique pour l’accompagner (l’exposition à Japan Expo sur les œuvres du maître le démontrait clairement). C’est une des choses qui fait qu’on aime Fullmetal Alchemist, une deuxième pourrait être l’éventail de personnages. Tout au long des 27 tomes on peut s’accrocher à plein de gens super attachants comme fullmetal alchemist hiromu arakawa kurokawaWinry, le capitaine Armstrong, ou au contraire en haïr d’autres, le tout étant possible par la construction de ces personnages. Avec ces caractères bien définis, ces représentations graphiques bien distinctes, on ne risque pas de confondre les personnages entre eux comme dans certains manga. Les rapports les uns avec les autres sont également une richesse, car les alliances se font, se défont et rajoutent de l’intérêt dans l’œuvre. Le dynamisme des scènes d’actions est incroyable, les scènes nous plongent en immersion complète avec toujours ce savoir-faire made in Arakawa.

fullmetal alchemist hiromu arakawa kurokawaUn élément qui enrichit cette œuvre, c’est le référentiel historique et culturel, entre les références à l’alchimie ou à la religion, même si elles ne sont pas complètes, elles servent de bases solides pour le manga. L’auteure a certainement dû faire un gros travail en amont sur la recherche d’éléments historiques sur cette activité ésotérique pas forcément la plus connue. Les cercles de transmutation, la notion d’équivalence, la pierre philosophale ou encore les homonculus et les chimères, tous ces éléments ont admirablement été retravaillés par le maître pour en sortir quelque chose de grand public et de passionnant. Je reste persuadé que des centaines de personnes se sont renseignées sur l’alchimie suite à cette lecture ! On retiendra aussi l’univers créé par Hiromu Arakawa autours des frères Elric, la carte géographique bien pensée quoique un peu stéréotypée, de la glace au nord, du chaud au sud et des chinois à l’Est, Arakawa s’est donc placée en Européenne pour construire la carte, y a-t-il un quelconque message derrière ça….

 

fullmetal alchemist hiromu arakawa kurokawaLa quête des frères Elric les poussera à chercher des informations sur la pierre philosophale, personne ne voudra se mouiller en leur donnant des indices, ils devront chercher par eux même. Et avec une malchance incroyable (ou pas) ils mettront leur nez dans des affaires plus que glauques mais surtout très confidentielles. Ils se trouveront donc mêlés à des secrets d’état tous plus sordides que compromettants. Devant les révélations qui se succèdent, des personnes influentes commencent à mettre en place une sorte de coup d’état, pour renverser le régime de king Bradley. Celui-ci  cachant de gros secrets, dès lors que Mustang l’apprendra il se mettra en action dans l’ombre.

 

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Fullmetal vs Détective Conan

Ces éléments m’emmènent à penser qu’on pourrait presque classifier Fullmetal Alchemist comme un manga enquête/policier, les recherches du fullmetal et de son frère sont menées telle une enquête digne du « Détective Conan ». Ils interrogent tous ceux susceptibles de leur donner une piste, ils traînent dans des endroits louches, ils piègent les gardes, ils font un maximum de recherches dans les livres et les archives. Le tout pour essayer d’arriver à leur fin. L’ensemble nous donnant donc un mix énergique de phases calmes et de phases d’actions avec toujours une pointe d’humour bien placée. De plus les thématiques présentes dans ce manga sont très variées, ça passe des rapports entre les pays, surtout les rapports de force qui peuvent exister avec une puissance colonialiste qui veut exploiter un pays. La réflexion sur la mort est très présente, notamment avec la quête des frères. On peut aussi avoir une critique sur le système hiérarchique qui impose aux soldats d’accomplir des faits inhumains au nom d’une patrie ou d’un dieu, ça rappelle une expérience célèbre « l’expérience de Milgram » qui avait pour but de démontrer que l’Homme sous la soumission à l’autorité était capable de faire des choses qu’il ne ferait pas en temps normal. lien wiki sur l’expérience. Pour parler un peu des animes qui sont sortis sur ce titre, je préciserai qu’il y a eu deux animes bien distincts avec un film d’animation pour chaque série, il y a eu aussi des OAV. La première série est sortie en même temps que la publication du manga, il fut évident que la sortie des épisodes a rattrapé la sortie des chapitres, du coup le studio de production s’est vu dans l’obligation d’adapter l’œuvre en s’inspirant fortement du manga, le déroulement ainsi que la fin de l’anime varient donc de l’original pour arriver à un très bon résultat. Pour le deuxième anime, Fullmetal Alchemist Brotherhood, les studios se sont servis de l’œuvre originale comme trame principale, de plus la qualité du graphisme et de l’animation s’est nettement améliorée avec le temps donc si vous ne deviez en voir qu’un, courez vers le deuxième. La Licence a tellement bien marché que des romans ont vu le jour dans l’univers d’Amestris, il y a aussi eu plusieurs jeux vidéos. N’ayant lu aucun de ces romans je ne saurai vous en conseiller, de même pour les jeux qui n’ont pas dû arriver jusque chez nous en français ou alors très peu.

fullmetal alchemist hiromu arakawa kurokawaOn ne peut pas dire que du bien d’un manga, il y a forcément des points négatifs, les lecteurs les plus aguerris pourront lui reprocher de suivre les « codes » des shonen d’un peu trop près. N’oublions pas que les japonais ne rigolent pas avec leur public, s’il avait été conçu pour un lectorat plus vieux je suis sûr que les réactions des personnages auraient été un peu plus matures. Pour information,  le rapport à l’alchimie est ici un élément principal du manga mais d’un point de vue alchimique c’est une hérésie, l’auteur a pris des libertés d’adaptation. L’alchimie n’est pas une sorte de magie avec laquelle on peut détruire des villages entiers ou encore déformer les murs à l’aide d’un cercle de transmutation, mais bel et bien un art pseudo scientifique disparu qui avait ses propres règles de pratiques. Elle avait pour but de trouver par le biais d’expériences une matière capable de transformer des métaux communs en métaux précieux, il était aussi question de prolonger la vie. On peut donc la qualifier de pseudo ancêtre de la chimie connue actuellement.

Conclusion :

 Je vous dirai juste qu’on a ici une œuvre complète, grand public mais qui peut plaire aux puristes (je pense qu’ils l’ont déjà lue 😉 ).  Les personnages sont charismatiques et reconnaissables entre tous, le logo du fullmetal est un logo digne des plus grandes marques multinationales tellement il est identifiable. Avec ces phases bien rythmées alternants tensions/humours/actions pour agrémenter un scénario en or massif on ne peut que être comblé. Pour faire simple, c’est un manga complet, un must see, un best-seller bref si vous ne l’avez pas fait allez le lire !

L’otaku poitevin

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