Un poitevin en Charente, le FIBD côté manga

fibd Angoulême 2016 logoCette année le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême (FIBD) commença sur les chapeaux de roue avec une polémique qui a fait un peu de bruit. Le fait qu’il n’y ait aucune femmes sélectionnées pour le grand prix du festival d’Angoulême démontra un certain sexisme latent, prouvant une fois de plus que les femmes ne seront jamais l’égales de l’homme dans les esprits étriqués de certaines personnes bien pensantes. Passé ce fait marquant, l’organisation fut obligé de changer son fusil d’épaule et par la même occasion le déroulement des nominations. On peut ajouter une autre polémique qui a eu lieu lors de la cérémonie de remise des prix qui a commencé par une fausse remise laissant dans le flou les gagnants de ces faux fauves. Très rapidement, ils ont été littéralement virés de la scène pour commencer la vraie remise de prix. Incompréhension pour certains, un scandale pour d’autres, ce qui est sûr c’est que ce deuxième couac remet en cause les décisions de l’organisation.

fibd 2016 Angoulême 2016 Kim Jung Gi live drawing

Kim Jung Gi toujours impressionnant dans les live drawing

Pour moi simple humain amateur de bandes dessinées japonaises en priorité, ce débat ne joua pas sur le déroulement de mon festival. Je me réserve mon avis pour moi et vais plutôt-vous conter mon périple dans les rues de l’Angoulême ! Avec un affichage toujours aussi perfectible (en effet en dénicher certaines devient un casse-tête) les différentes expositions ont été, pour moi, parfois un régal, parfois une déception. Ne m’attendant pas à grand-chose pour certaines je ne prendrai pas la peine de les mentionner ici. Je regrette toutefois d’avoir raté celle sur l’univers de Lastman, je n’ai pas pu m’y rendre pendant les deux jours où j’ai participé aux festivités. Le lieu de celle-ci étant assez éloigné du centre-ville je n’ai pas eu le temps de m’y rendre. Pour vous donner le meilleur aperçu possible, je vais vous les présenter de manière succincte et laisser place à des diaporamas qui parleront mieux que ma plume. Je tiens à vous présenter mes excuses sur la qualité des photos car mon appareil n’étant pas d’une performance professionnelle la définition et le focus ne sont pas au top. De même que les légères ombres et lumières projetées sur les cadres n’ont pas pu être enlevés.

La première sera sur l’auteur Hiromu Arakawa. Elle n’est pas officiellement présentée par le FIBD mais se trouvait dans une librairie (le Cosmopolite), c’est donc avec une grande surprise que je l’ai redécouverte car elle était également présente à Japan Expo 2015. Elle est composée de planches originales de la mangaka à succès (Fullmetal Alchemist, Silver Spoon ou encore Nobles Paysans).

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La deuxième sera sur le magazine de prépublication Hibana. Situé dans le quartier Asie, elle laissait place à une grande quantité de planches originales de beaucoup d’auteurs différents. Des cadres explicatifs étaient présents à certains emplacements pour donner des précisions sur l’origine du magazine ou encore sur les auteurs présentés. Des volumes épais du magazine étaient au sol attachés à une petite chaine pour que les visiteurs aient un exemple concret de ce que peut être Hibana. Etant le successeur de Ikky (ancien magazine de prépublication), il jouit d’une assez bonne réputation, des mangas comme Dorohedoro ont pu être vu dans les pages de celui-ci.

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La troisième expo n’est pas issue de l’univers manga, elle est plutôt cartoon. Interduck Duckomenta (présentation sur le site du fibd) est une exposition reprenant énormément d’œuvres d’arts détournées à la sauce canard. Je m’explique, les personnages Donald ou Daffy duck seront représentés sous forme d’œuvres d’art et vous pouviez voir Mona Lisa en mode canard. Je  n’en dis pas plus une fois de plus les photos parleront mieux que moi. Mais je tiens à préciser que cette exposition est d’une richesse incroyable, les supports et les méthodes de représentations sont aussi nombreuses que les toiles peuvent être hilarantes.Une des meilleurs expo selon moi. Avant d’accéder à l’expo nous devions traverser le musée d’Angoulême et quelques canards se sont retrouvés au milieu des ossements par exemple…

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Pour cette exposition un auteur originaire de Hongkong était à l’honneur, il s’agit de Li Chi Tak. Récemment publié par Kana avec The Beast, une rétrospective de son art était présente au quartier Asie à côté de celle d’Hibana. La variété des styles présentés est ahurissante et le coup de crayon du maître en a impressionné plus d’un Otomo sensei y compris si j’en crois les personnes qui l’ont vu s’arrêter plus d’une fois devant les planches. Admirez moi ce trait !

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La dernière exposition que je vous présenterais sera dédiée au lauréat 2015 du grand prix du festival d’Angoulême, Katsuhiro Otomo himself. Un hommage d’une quarantaine de dessins réalisés par des auteurs tous aussi différents était exposé. L’ensemble de ces œuvres a été rassemblé dans un artbook que je présenterai dans un futur proche. L’impression que dégageait cette exposition était mitigée, par moment on pouvait être sidéré devant la beauté ou les détails d’une œuvre et à d’autres moments, la médiocrité de certaines nous laissait sur notre faim. A noter que peu de japonais ont participé à ce Tribute to Otomo et que pour le grand prix 2015 on aurait pu s’attendre à une exposition de ses œuvres bref, on reste en demi-teinte pour celle-ci.

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Au FIBD, j’ai pu assister à deux conférences avec comme thématiques, le travail de Minetaro Mochizuki (Chiisakobe, Dragon Head…) présent sur le festival et qui fut en dédicace sur le stand du Lézard Noir. Je vais rapidement vous faire un résumé de ce qui a pu se dire pendant cette conférence :

fibd Angoulême 2016 conférence Mochizuki Minetaro lézard noirQuand on lui parle de ses influences cinématographiques, Mochizuki évoque qu’il a été influencé plus par Kurasawa que par Ozu. Le conférencier continue avec un rapprochement de Chiisakobe et du théâtre No (pour en savoir plus sur cet art). A cette remarque Mochizuki lui dit que le coté précis de ce théâtre est le même que dans son manga, chaque objet est placé de manière précise et voulue, la lenteur des mouvements pourraient aussi se référer à cela. Quant au rapprochement entre les masques du No et les visages de Chiisakobe qui ne dévoilent que rarement les yeux, Mochizuki un peu gêné avoue avoir du mal à regarder les gens dans les yeux, c’est donc de manière inconsciente qu’il a fait cela et il convient de l’importance des yeux dans les mangas. Il se demande aussi si cela ne vient pas du fait de la peur de communiquer qui fait que dans certains mangas cités par le conférencier (Ge Ge Ge No Kitaro…) les regards soient masqués. Pour Chiisakobe, les vêtements ou encore les postures ont construit les relations et l’histoire, moins les regards.

On l’a interrogé sur son changement de signature, il a en effet minetaro mochizuki chiisakobe le lézard noirchangé de caractères pour écrire son nom. Mochizuki répond avoir été coincé dans un engrenage, qu’il avait l’impression d’être dans la mauvaise direction, c’est donc un nouveau cap qu’il a voulu prendre. Il a commencé à signer de la sorte dès Tokyo Kaïdo et à continuer ainsi. Ce changement de style est aussi expliqué par un sentiment de malaise dans les scènes d’action, l’auteur dit ne pas être un spécialiste de la sorte.

Pour ce qui est de la mise en scène et notamment de ces plans dans lesquelles les pieds ont la part belle, Mochizuki avoue sans complexe être fétichiste des pieds et qu’il adore les dessiner. Il explique également que dans la vraie vie on regarde les gens de la tête aux pieds et que pour un souci de réalisme il en dessine aussi. Voilà pour cette conférence qui a duré une heure pendant laquelle la carrière du maître  a été le centre d’intérêt.

fibd Angoulême 2016 conférence Ayako Noda Sakka CastermanLa deuxième était sur Le Monde selon Uchu, prochaine sortie de la collection SAKKA de Casterman. L’auteure était présente. Elle commença par une présentation des personnages de son manga par l’auteure elle-même. La première question se tourna autour des jeux avec les codes du manga, le fait que les auteurs fassent sortir les personnages des cases ou jouent avec les lecteurs. Noda explique que c’est assez fréquent surtout dans les œuvres humoristiques d’avoir des petits jeux avec les lecteurs et avec des petits apartés des personnages. A contrario, avoir cela comme thème principal est beaucoup plus rare. Pour rappel, Le Monde d’Uchu parle de personnage s’apercevant qu’ils sont dans un manga, ils se posent des questions sur les bulles au-dessus de leur tête, ils se sentent observés…

Il y a parfois sur certains point une parodie des shojos mangas romances,le monde selon Uchuu sakka casterman Ayako Noda le conférencier questionne sur le lectorat de le Monde selon Uchu et du magazine de pré-publication, Ikky (le dit magazine) avait un lectorat plus âgé, seinen/josei. Le jeu avec les codes était donc permis car les lecteurs ont plus de maturité et peuvent aisément les comprendre.

Dans le tome 2 il a demandé si les habitats représentés étaient des endroits où l’auteure a habité ? A cette question Noda dit que la maison en est effectivement une mais pas l’atelier, qu’il a été inventé. Le travail de découpage des cases est mis en avant et elle précise ne pas faire et refaire les pages jusqu’à avoir le bon découpage. Elle préfère travailler via l’informatique, cela lui fait gagner du temps parce qu’elle est seule pour faire son manga, elle n’a pas d’assistant et préfère rester comme ça pour l’instant. On lui demande si l’histoire a évolué avec une quelconque influence, les lecteurs par exemple avec les votes et les remarques. Elle dit ne pas avoir souvent été mise au courant de ces résultats donc cela n’a pas joué dans ses projets.

Avec la fin de Ikky et la création de Hibana (son successeur), Noda dit avoir gardé le même tanto (éditeur) et la même manière de travailler sur son nouveau manga (Ikazuchi Tooku Umi ga Naru). Ce sera un manga en deux tomes également, l’histoire parlera d’une femme (déesse ou esprit) qui tombe amoureuse d’un humain, celui-ci meurt et elle le fera renaître ou se réincarner. Désolé pour les imprécisions, on en saura plus quand il viendra en France, ce n’est pas encore prévu mais son éditeur français semblait intéressé, d’après ses dires.

fibd Angoulême 2016 moto Akira Glénat manga Katsuhiro OtomoVoilà pour les conférences auxquelles j’ai pu assister, tout proche du lieu où elles se déroulaient, on pouvait apercevoir LA MOTO, la fameuse moto d’Akira, pour être exacte c’est une reproduction (vous vous en doutiez) à l’échelle 1, elle est magnifique, la carrosserie brille de mille feu et le manteau en cuir qui va avec est top. Je n’ai pas la chance de monter dessus mais j’aurais bien aimé.

 

Au cours d’une balade dans le quartier Asie je suis tombé surfibd 2016 Angoulême 2016 Elsa Brants Save me Pythie kana édition Mme Elsa Brants auteure de Save Me Pythie édité chez Kana. Elle était sur le stand de L’Ecole Internationale de Manga et d’Animation (EIMA). D’une simplicité rare et avec un humour détonnant, elle m’a dédicacé mon tome 1 de son manga. Ne l’ayant pas encore lu je n’ai pas évoqué l’histoire avec elle et nous avons donc parlé un peu de l’adaptation de son œuvre au Japon au format numérique qui l’enchantait au plus haut point. En espérant une version papier plus que probable, c’est une reconnaissance de son travail disait-elle avec fierté. On lui souhaite tout le succès qu’elle mérite !

En termes de dédicaces, j’ai pu également avoir celle de Camille Moulin Dupré, c’est un nom qui arrive juste dans le paysage du manga, il est édité chez Glénat manga et son titre Le Voleur d’Estampes est un petit OVNI. Le style graphique est étonnant car il reprend complètement les codes des estampes japonaises qui se marient très bien avec une histoire qui l’est tout autant. On attend le deuxième et dernier tome pour vous en parler un peu plus dans un article qui lui sera dédié le moment voulu. Mais ce qui est sûr c’est que ce jeune homme a bien imaginé son manga et la construction est intelligente et belle à la fois.

J’ai pu m’entretenir avec Alan Heller qui est l’auteur de Lost Sahara édité chez Ankama. L’interview ainsi qu’un petit speed drawing sont prévu dans un futur très proche. Cet auteur était installé dans la librairie le Cosmopolite dans les halles attenantes au Monde des Bulles (espace dédié aux éditeurs et dédicace dans le salon). Il était en démonstration avec Kuru de Manga-ink (un de nos partenaire, rappelez-vous les feutres Copics en lot du dernier concours, c’est grâce à eux qu’on a pu les avoir, encore merci), il était d’une disponibilité rare et la sympathie et la bonne humeur régnait sur leur stand.

 

fibd Angoulême 2016 manga TaiwanDans le quartier Asie encore (et oui on aime les mangas ou pas !) était mis en avant le Manga Taïwanais. Beaucoup d’ouvrages très variés étaient disponibles à la lecture si vous saviez lire le Taïwanais bien sur^^ et l’anglais. C’est vraiment un fait marquant, cet espace avait tout pour attirer beaucoup de monde mais le fait qu’il soit dans une langue difficilement compréhensible lui faisait perdre beaucoup de crédibilité. Mais cela restait plaisant à voir malgré tout. Il y en avait pas mal en anglais mais ceux que j’ai feuilletés étaient en Taïwanais.

Je regrette de ne pas avoir pu m’entretenir avec les akata éditions mangaresponsables d’Akata éditions qui étaient présents, je n’ai pas eu/pris le temps et j’espère avoir cette opportunité une autre fois. Le stand Ototo/Oefelbe était aussi bien mis en avant dans le quartier Asie, je vous avoue n’avoir que peu d’affinité avec leur catalogue, peut-être à tort…Le stand Ki-oon, quant à lui était dans l’espace Le monde des bulles, donc à l’écart de l’espace dédié aux mangas. Est-ce une volonté de leur part ? Je ne sais pas. On pouvait aussi croiser des maisons d’éditions plus modestes, le lézard noir bien mis en avant avec la venue de son auteur phare du moment Minetaro Mochizuki pour la sortie du tome 2 de Chiisakobe. Cornélius qui fêtait leur 25 ans d’existence et proposait des packs mangas intéressants. Kotoji éditions étaient Pandora casterman SAKKA mangaprésent dans Le Nouveau monde (espace dédié à la bd indépendante). Après une des conférence j’ai pu retrouver quelques confrères de Nostroblog, Meloku et El Tooms et on a pu ainsi parler quelques instants ensemble avec un des responsable d’isan manga et plus tard avec le directeur de SAKKA chez Casterman qui comme à son habitude n’est pas avare en informations et dégage une véritable ambition de proposer du nouveau dans le manga en France avec comme objectif du divertissement mais pas que. Il souhaite apporter des œuvres qui sortent des stéréotypes et qui possèdent une véritable signature graphique et une originalité scénaristique. Son travail commence à émerger avec des titres comme Area51, Sangsues, Death co et un magazine « style prépublication » Pandora sortira dans l’année. Bref de très bonnes choses en perspective pour 2016 et après.

fibd Angoulême 2016 la cité de la BDDu côté de la cité de la BD (un lieu dédié aux expositions et conférences), j’ai pu voir des choses moyennes que je ne développerai pas ici. Il y avait un stand avec des jeunes étudiants de l’école Human Academy (école spécialisée dans le manga), ils avaient l’air de plus s’intéresser aux jeunes filles qui flânaient dans le coin qu’à se concentrer sur leur stand. En même temps ce n’était peut-être pas très intéressant de passer des heures assis derrière un bureau sans réel but mis à part répondre à une question de temps en temps, on peut les comprendre.

En définitive, le FIBD s’est fini pour moi au bout de deux jours, il y a tellement de choses à voir et à faire qu’il faudrait bien un jour ou deux de plus pour en profiter pleinement. Bien sûr je ne vous ai pas évoqué les files d’attentes monumentales le samedi. Il est évident que pour les amateurs 100% manga ce festival n’est pas le paradis mais il propose de plus en plus d’activité autour de celui-ci. La suite au prochain épisode l’année prochaine.

L’Otaku Poitevin

27 réflexions au sujet de « Un poitevin en Charente, le FIBD côté manga »

  1. à en juger par l’angle de la photo de la rencontre avec Minetaro Mochizuki nous devions être assis l’un à côté de l’autre 😀
    Concernant l’expo en hommage à Otomo, d’après ce que j’ai compris c’est l’auteur qui n’a pas souhaité faire une expo avec ses propres planches, voilà pourquoi il n’y avait pas la traditionnelle expo dédié au grand prix de la saison précédente. Je trouve qu’il y avait de très belles planches mais toutes faisaient référence à Akira, c’est un peu dommage. Cela revient à résumer l’auteur à une seule oeuvre, c’est peu pour en faire une aussi grande référence, non ?

    • Pour la rencontre avec Mochizuki c’est possible, on devrait avoir des casquettes avec nos pseudo dessus 😉 .
      Pour l’expo ça expliquerait ce choix de « tribute » qui était pas si mal mais manquait un peu de saveur (je précise, il y avait de très belles choses). Des planches originales et illustrations auraient vraiment ajouté de l’intérêt. Et oui, c’est sûr, Otomo ce n’est pas que Akira, même si le fait qu’il y ai la moto et tout focalisait l’attention sur cette oeuvre.
      Le grand public ne connait que Akira peut être ? En tout cas merci pour ton retour et on se croisera peut être à Japaniort qui sait ?

  2. Merci pour l’article! Je me nourris des review sur le FIBD, aujourd’hui, faute de ne pas avoir pu y aller. ça sera pour l’année prochaine.

    Et c’est là que j’apprends que Camille Moulin-Dupré est.. un homme. En parlant de lui, je suis très tentée par Le voleur d’Estampes. Je louchais déjà dessus depuis un moment.

    Contente de voir que tout s’est bien passé et que vous ne vous êtes pas faits piétiner par les chasseurs de dédicaces. 🙂 Les photos sont chouettes, merci pour nous.

    • Merci pour ton retour, et oui Camille Moulin-Dupré est un homme, fort sympathique en plus. Et son manga est très original dans le fond comme dans la forme, tu peux y aller les yeux fermés !
      Pour les photos, j’ai choisi de faire une sorte de « reportage photo », car selon moi les expos c’est bien d’en parler, mais les photos sont nécessaires pour en dévoiler le rendu. Je regrette juste de ne pas avoir un appareil photo digne de ce nom, mais je remercie mon smartphone qui plus que rempli son rôle 😉 .

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