Tremplin Ki-oon – Psychomantium

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Couverture de Psychomantium

Titre : Psychomantium

Auteur : Eskhar Hygan et Jin Ruukyu

Leurs pages facebook : ici

Fait dans le cadre du « tremplin Ki-oon »

Rappel du templin Ki-oon :

Certains ont en peut-être entendu parler, Ki-oon Éditions ont lancé un grand concours destiné aux mangaka francophones appelé « le tremplin Ki-oon ». Dix one shot sur le thème de la vengeance ont été progressivement mis en ligne et les lecteurs avaient jusqu’au 14 décembre 2014 pour voter. Les cinq manga (Revenge Reborn, Psychomantium, Red, La Voie du Talion et Here) ayant remporté le plus de suffrages de la part des internautes seront finalement départagés par un trio d’auteur japonais : Kaoru Mori (Bride Stories), Etorouji Shiono (Übel Blatt) et Tetsuya Tsutsui (Prophecy). Le gagnant se fera offrir un contrat aux éditions Ki-oon et 5000€.
Nous saluons initiative, qui peut contribuer à l’essor du manga francophone (ou manfra) et nous feront des petites critiques sur les projets proposés (qui en jettent vraiment, faut absolument les lire).

Nos classements respectifs avec une critique globale du concours : par ici

Critique du One Shot Psychomantium : 

Nous avons là et cela ne fait aucun doute un des grands favoris pour la victoire. Boum première phrase d’introduction j’envoie directement la couleur ! Maintenant rentrons dans le vif du sujet. Psychomantium est l’histoire assez sombre de Fried et Miranda, l’un est un défenseur, l’autre une ombre (comprenez un fantôme). Travaillant pour « l’Ordre » Ils doivent collaborer pour chasser tout intrus pénétrant dans la zone qu’ils protègent. Pourtant, Fried n’est pas un grand ami de « l’Ordre » dans la mesure où c’est à cause de celle-ci que Miranda n’est plus humaine mais… un fantôme.  Il cherche donc à se venger des responsables qui ont transformé sa sœur en ectoplasme.

Psychomantium imageVoyez bien ma description, je viens de vous résumer les vingt pages de façon concise en seulement quelques lignes. Car avant de vous parler des atouts du One Shot je vais vous expliquer son gros problème.

Il est énormément, astronomiquement, excessivement, profusément conséquent en description !!! Les auteurs nous donnent tellement de détails sur chaque situation, le passé des personnages, le fonctionnement de ce monde, un peu plus et on avait droit à la situation géo-politique du continent.

Cela pose un véritable problème sur deux points ; le premier est qu’il est difficile de tout analyser, cela peut paraitre clair pour l’auteur mais pour le lecteur qui découvre une histoire, avoir une punchline où une information d’importance toutes les trois cases devient un peu compliqué pour sa petite mémoire. Deuxièmement, tant d’explication ne permet pas l’immersion immédiate du lecteur dans la fiction, c’est rude de pouvoir s’attacher aux personnages dans ces cas-là. D’autant plus que c’est un manga qui promet de l’action, et au final, même lors des scènes de combats nous avons droit à deux protagonistes qui se rappellent leurs histoires passées « tiens tu te souviens quand j’ai arraché les bras de Miranda ». Difficile de passer de la bagarre au blabla de cette façon…

Voilà pour le gros problème que plusieurs commentaires ont soulevé sur sa fiche dans le site Ki-oon. Aucune information n’est inutile, mais plusieurs étaient très certainement plus dispensables que d’autres.

Psychomantium imageMaintenant, on va pouvoir parler en bien, et quelle est la première chose que l’on voit quand on ouvre ce manga… Le dessin ! On en prend plein la figure, c’est d’une précision étonnante, là vous vous plongez sciemment dans son univers, tout est fin, beau et les actions sont dynamiques. On est dans un manga noir et blanc mais j’ai presque envie de dire… qu’on voit des teintes de couleurs de partout tellement le dessinateur use d’effets d’ombre ou de lumière. Cerise sur le gâteau, les décors ne sont pas oubliés, rares sont les cases où nous avons droit qu’au visage du protagoniste sur fond blanc.

Et le thème de la vengeance qu-en est-il ? Même si aux premiers abords il semble assez simple ; Fried veut se venger de l’assassinat de sa sœur contre l’Ordre, le scénario est pour le coup bien plus intéressant que de nombreux concurrents du concours. Prenons Red, Here, Black Fire ou autre Koen, les protagonistes se vengent d’une mort d’un personnage que l’on ne retrouvera plus du manga, pour la simple raison qu’ils ne sont plus de ce monde héhé. Alors qu’ici non, la mort n’est pas une fin en soi et propose une suite à cela. Je vous vois venir « tiens mais No Spite aussi propose quelque chose après la mort ». Une grande différence est tout de même à noter, Miranda peut toujours communiquer dans le monde de Fried, et Fried sait qu’elle est toujours avec lui, en réalité leur duo n’a jamais été séparé ce qui ouvre un champ de possibilité au niveau du scénario, des réflexions et des interactions vraiment ouvert et des plus originales.

Vous l’aurez compris, malgré une prolifération d’informations entravant l’essentiel c’est-à-dire ; les personnages, leurs évolutions, notre attachement, nous cernons malgré tout un univers, un background riche, nous entrons avec joie dans ce curieux mélange de SF, dark-fantasy et monde post-apocalyptique.

En somme, je dirais que c’est un One Shot prometteur, qui par chance n’est pas parfait. Comment ça par chance ? Et bien comme tous les amateurs, on sent un énorme potentiel et en plus de cela on distingue très clairement les axes à travailler (ici la narration). C’est un sacré avantage de savoir où il faut aller, les auteures mettent la barre très haut et en plus… elles ne peuvent faire que mieux !

Voici le one shot dans son intégralité :

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Bis Minami
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