Talse Uzer Story (Tower of God) [critique]

Tower-Of-God imageTitre : Talse Uzer Story (Tower of God)

Auteur/Dessinateur : Slave In Utero

Genre : Action, aventure, fantastique

Cible éditoriale : Sonyun

Année : 2010

Statut : En cours

Éditeur original : comic.naver.com

Présentation

Commençons par le commencement, Talse Uzer Story est un conglomérat de plusieurs webtoons publiés sur le site coréen Naver, et dont l’oeuvre principale est Tower Of God, qui est en cours de publication depuis 2010. Les autres webtoons ne sont malheureusement plus disponibles sur Naver puisqu’ils ont été supprimés par l’auteur une fois la publication de ToG commencée.

Synopsis

L’histoire se passe dans une tour composée de 134 étages faisant chacun plus ou moins la taille du continent américain. Au sommet de cette tour, tout les vœux peuvent être réalisés, ce qui conduit des millions de personnes à la gravir. Par contre, seule une personne sur plusieurs millions arrive jusqu’en haut de la tour. Elle est alors appelée  » Ranker « . Dans cette univers fantastique, nous suivons un jeune  » irrégulier « , une personne ayant ouvert la porte de la tour par elle-même sans être choisie, le vingt-cinquième Baam. Ce dernier est entré dans la Tour à la poursuite de son unique amie : Lahel.

Scénario

Pour être franc avec vous, le scénario n’a rien d’exceptionnel au niveau de la créativité. C’est un scénario classique comme on en voit un peu partout, mais ce webtoon nous absorbe de par son univers vaste et une multitude de rebondissements. En effet, rien n’est prévisible, et les protagonistes, bien que possédant des capacités hors normes, ne sont pas invincible, notamment lorsqu’ils font face à des ennemis bien plus forts qu’eux. Aucun Deus ex machina, c’est même souvent l’inverse qui se produit, à tel point que le doute s’instille en nous à chaque nouvelle épreuve. Tout cela apporte un air de fraicheur au genre plus que codé qu’est le manga d’action aventure.

L’univers a beau être incroyablement vaste et varié, nous ne savons que peu de choses sur ce dernier (nous ne savons même pas à quoi ressemble la Tour vu de l’extérieur). Nos connaissances évoluent au même rythme que celles du héro. Cela nous permet d’une part de mieux nous mettre à sa place. D’une autre part, ce manque de savoir peut nous poser problèmes par moments. Le rythme, quant à lui, peut vraiment constituer le point faible de la série. L’histoire avance très lentement, si lentement qu’après près de 200 chapitres, les protagonistes ne sont pas encore arrivés au quarantième étage, alors que nous avons eu droit à une ellipse de six ans.

Il ne faut pas non plus s’attendre à des discours philosophiques traitant de la condition humaine. ToG n’est qu’un nekketsu et nous offre une aventure pleine d’action pour assez basique.

Personnages

Les personnages, bien qu’ils soient un peu trop nombreux pour se souvenir de chacun d’entre eux,  sont très intéressants. A l’instar du monde, ils  ont cette particularité que l’on ne sait presque rien d’eux ou de leurs motivations. Même Baam, notre héro, reste un mystère. Outre le fait qu’il ne connaissait que Lahel avant d’entrer dans la tour et qu’il soit un irrégulier, nous ne savons rien de lui.

Les personnages n’en sont pas mauvais pour autant. En effet, on s’y attache pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils ont été. On peut de ce fait savourer leur évolution avec bonheur. Néanmoins, le fait que nous ne savons rien d’eux signifie aussi que nous ne savons rien de leurs motivations : pourquoi montent-ils la tour ? Nous connaissons seulement les motivations de trois personnages. Par contre, le fait que nous ne connaissons ni le passé des personnages, ni ce qui les a poussés à monter cette tour extrêmement dangereuse nous empêche de savoir ce qu’ils pensent réellement, rendant les trahisons encore plus imprévisibles.

Mais vous allez me dire que si on ne sait rien des personnages, il ne peut y avoir de développement, ce qui n’est pas tout à fait vrai. Même sans rien connaître d’eux, leurs caractères sont bien développés. On peut donc assister à une véritable évolution de ces derniers. On les voit s’ouvrir aux autres ou aux contraire se refermer, mais aussi souffrir à cause de certains choix qu’ils ont du faire, etc.

Art

Tower-Of-God décorsVous l’avez surement déjà compris, mais j’adore ToG, cela va de même pour les dessins, en particulier les décors. Je vais m’accorder une petite parenthèse pour vous parler du style bien particulier des webtoons, qui consistent en une seule longue planche en couleur par chapitre, et qui nous permet d’avoir quelques détails en plus que dans un manga
papier, surtout à l’arrière plan, jouant notamment sur les effets de lumières ou sur des contrastes plus ou moins intenses.

Il faut tout de même se rendre à l’évidence, le chara-design laisse à désirer, surtout au départ. De plus, on a souvent du mal à établir les distances, et la perspective pose souvent problème.

L’auteur s’améliore tout de même assez rapidement et on a droit de temps en temps à des dessins somptueux.

Pour conclure sur l’art, il n’est ni extraordinaire, ni désagréable, il est juste moyen jusqu’à la moitié de la première saison environ, puis s’améliore vraiment et devient plus agréable.

Pour conclure, Slave In Utero nous offre avec Tower of God un univers vaste et passionnant, dans lequel nos héros vont devoir batailler pour survivre et accomplir leurs rêves. Et bien que le scénario soit vu et revu, une histoire imprévisible,  des personnages attachant et des décors magnifiques nous captivent avec une facilité déconcertante. Mais un rythme lent, un manque d’informations et un chara-design  gênant au départ peuvent en rebuter plus d’un. Il ne faut pas pour autant hésiter à se lancer à l’assaut de ce webtoon qui redonne une vague de fraîcheur aux mangas shonen  » à rallonge « .

 

Tower-Of-God1 Koon, Baam, Rak

Les trois personnages sont sensés être côte à côte

 

Siwan

Retrouvez-nous sur :

 

facebook critique manga Twitter critique mangaPinterest mangalerie

Commenter, c'est partager