Souvenirs de Marnie [critique]

Souvenirs de Marnie

Affiche du film

Titre : Souvenirs de Marnie

Réalisateur : Hiromasa Yonebayashi

Studio : Ghibli

Genres : Romance, amitié, drame

Année de production : 2015

Éditeur (fr.) : Disney






Souvenirs de Marnie est un adaptation du roman de Joan G Robinson, When Marnie was there, qui se passe dans le Norfolk, dans l’est de l’Angleterre.

Synopsis :

Anna. Souvenirs de Marnie

Anna

Anna, jeune fille asthmatique, fait un malaise pendant un cours dans un parc. De là, le docteur préconise qu’elle prenne l’air de la campagne loin de la pollution. Elle quitte donc sa mère adoptive avec qui elle a des différends pour aller chez sa tante et son oncle, des personnes charmantes…là-bas, elle rencontrera une jeune fille blonde, Marnie habitant dans un manoir, d’une autre jeune fille, Sayaka et d’un vieillard peu causant.

Critique :

En sachant que le film est produit par les studios Ghibli on s’attend à un chef d’œuvre, et s’en est un ! Deuxième film d’animation de Hiromasa Yonebayashi, après le fameux Arrietty et le petit monde des Chapardeurs, nous voilà encore transportés dans un monde de pure poésie, de rêve, d’humanisme, et rempli d’émotions. A moins de s’appeler Joffrey Barateon, comment ne pas ressentir de forts sentiments par tant de beauté ? Les graphismes sont superbes, les personnages bien animés, les voies français sont de très bonnes qualité et la bande son correspond parfaitement à l’ambiance mélancolique du film, elle est tout bonnement fantastique ! Par le talent du réalisateur, on s’attache facilement aux personnages. Bref, on reste émerveillé et le tout est magnifique. Pendant un peu plus d’une heure quarante de film, on ne s’ennuie pas, on ne voit pas le temps passer. Quand celui-ci se termine, on se dit : « déjà » ! On en redemanderait presque.

souvenirs de marnieL’isolement est abordé et comme le dit Anna, soit on est à l’intérieur du cercle, soit à l’extérieur. C’est-à-dire, soit on s’adapte aux autres, on partage avec eux, soit on est exclu, mis en retrait.

Le passage à l’adolescence peut-être mal vécu par certaines personnes, surtout quand on est en quête d’identité et que l’on cherche sa place dans la société. On peut se sentir reclus, alors on fuit le monde et on se renferme, tout comme notre héroïne, qui se trouve moche et égoïste, et préfère s’abandonner dans ses dessins loin de tout et de tout le monde. Il y a aussi une forte culpabilité de la part d’Anna qui aimerait se sentir « normale ». Il y a justement ce passage où elle fait ce vœu qu’elle écrit, et qu’elle doit accrocher à un arbre. Quand la fille qui l’accompagne lui demande ce qu’elle entend par là, c’est à ce moment qu’Anna s’énerve et l’insulte. Elle ne sait pas parler aux autres et est très introvertie. Elle s’enferme dans son monde. D’ailleurs elle le dit elle même, elle se déteste. Pourquoi ? La peur des autres ? Pourtant  elle n’a pas l’air d’avoir subi de harcèlement scolaire ou de violence de la part d’autrui. Toutefois elle n’arrive pas, ou ne veut pas s’intégrer parmi les autres élèves. La cause de son comportement a ses racines dans son adoption à l’âge de cinq ans suite à la mort de ses parents et elle le vit très mal. Elle est aimée de sa nouvelle famille. Pourtant elle la rejette, appelant même sa mère, sa tante.

C’est ce mal-être qui la rapprochera de Marnie. Cette jeune fille est délaissée par ses parents trop souvent partis. Puis quand ils reviennent organisent des soirées extravagantes sans se soucier de ce que peut ressentir, ou vivre leur fille. De plus, en leur absence, elle est martyrisée par trois gouvernantes. Une forte amitié va naître entre elles, si forte d’ailleurs qu’il pourrait même s’agir d’une romance, même si cette idée paraitra sûrement très glauque à ceux qui ont vu le film. Ce qui me pousse à penser cela, c’est que pendant un bal Marnie danse avec un jeune homme, Anna les voit et en sera très jalouse, s’en suivra une danse entre les deux filles. Tout comme une scène dans un silo. Anna est abandonnée par son amie et lui en veut, par la suite Marnie lui demandera de lui pardonner. Tout au long du film nos deux héroïnes auront des relations privilégiées, qu’elles ne partageront qu’ensemble. Citons : « Marnie tu es ma seule amie » Cette relation va permettre à Anna une introspection d’elle-même et de mieux se connaitre.

Marnie, souvenirs de marnie

Marnie

Et enfin dernier point, le paranormal/fantastique. Car il y a une histoire de fantôme. Déjà son oncle le lui dit dès son arrivée… Le manoir proche du marais est inhabité et pourtant le soir les lumières s’allument et notre héroïne s’en va y retrouver Marnie. On peut se poser la question car la maison est en rénovation et une petite fille, qui n’est pas Marnie, vivant dedans, du haut de sa fenêtre, aperçoit tous les soirs Anna la regardant. On peut penser selon certaines scènes que tout vient de son imagination. Ainsi, il devient difficile de savoir si c’est la réalité ou si Marnie est un pur produit de la conscience d’Anna afin de combler sa solitude en se créant une amie imaginaire. Pour ajouter à ce côté surréaliste, Marnie est une occidentale à la chevelure blonde. Elle contraste donc par rapport aux autres habitants, qui eux sont Japonais.  Au fil de l’histoire on s’apercevra du bénéfice que cette rencontre a apporté et de l’évolution de la jeune fille. Elle commencera à s’ouvrir et naîtront des amitiés. Elle ira plus vers les gens, pour enfin s’épanouir. Sa tante et son oncle participeront aussi de par leur gentillesse et leur amour au rétablissement d’Anna.

souvenirs de marnie

L’oncle et la tante d’Anna

Souvenirs de Marnie pourrait plus se rapprocher de Si tu tends l’oreille, et Souvenirs goutte à goutte, du même studio, plutôt que des animés comme Le voyage de Chihiro, Princesse Monoke, de Miyazaki, voire même Le royaume des chats de Hiroyuki Morita, qui sont sont plus basés sur le surnaturel et l’aventure…

Si tu tends l’oreille parle de Shizuku, jeune fille dévoreuse de livres. Un jour elle s’aperçoit qu’un jeune homme qui se nomme Seiji les emprunte à la bibliothèque avant elle. Elle fera des investigations afin de le retrouver. Les points communs sont que ça parle d’amitié, d’amour… Mais en même temps la jeune fille ne se reconnait plus. Elle se trouve moins honnête. Elle cherchera sa voie, en voulant être l’égale de Seiji.

Souvenirs goutte à goutte parle d’une femme, Taeko Okijama, qui revient aux « sources »  et se remémore sa vie en CM2. Passage de l’enfance à l’adolescence. Ses peines, ses joies, les liens difficiles face à sa famille. Sans compter que tout se passe en 1966.

Deux animés méconnus du publique, ce qui est bien dommage car eux aussi nous imprègnent de nostalgie et de poésie. Ils parlent de sujets peu souvent abordés. Il est vrai que nous sortons des standards de Miyazaki, mais vous vous rapprocherez plus du dernier animé de Ghibli.
Souvenirs de Marnie sera le dernier long métrage de la firme, qui veut se lancer dans les séries. Depuis le départ de Miyazaki, pointure du groupe, les choses vont moins bien. Déjà seules ses productions marchaient au cinéma. Et puis certains films furent des gouffres financiers. Dommage, car il y a beaucoup de talents à côté.

Pour conclure, Souvenirs de Marnie est une œuvre poignante qui ne laisse pas indifférent. Qui traite de différents sujets, comme l’intégration, ou l’adoption. On se met à rêver et on tombe sous le charme de cette fresque poétique bien accompagnée par une sublime bande son mélancolique. C’est une rentrée 2015 sous le signe de l’excellence pour cette animation au cinéma. A ne pas manquer.

Tof

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Bande-annonce de Souvenirs de Marnie :

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