Ryuko, quand l’art rencontre le manga

Nom d’origine : Ryukoryuko eldo yoshimizu lézard noir

Auteur : Eldo Yoshimizu

Genres : Yakuza/action/thriller

Nombre de tome : 1 sur 2

Nombres de pages : 256

Année de parution : Jp 2011, Fr 2016

Editeur : Lézard noir

 

Sur l’auteur

Eldo YoshimizuEldo Yoshimizu est un auteur japonais né en 1965 à Tokyo. Diplômé et spécialisé dans la sculpture, il s’est fait une solide réputation sur le plan national et international. C’est avec un amour profond pour le gekiga et le désir de vouloir raconter une histoire que Eldo Yoshimizu se lance dans l’écriture et la réalisation de Ryuko.

 

L’histoire

ryuko eldo yoshimizu lézard noirDans le pays de Forossyah au moyen orient, un coup d’état organisé ryuko eldo yoshimizu lézard noirpar l’armée rebelle met fin au règne du roi au pouvoir. Avant de mourir, il demande à Ryuko, qui est une chef de clan yakuza ayant des affaires jusque dans ce royaume, de prendre soin de sa fille Barrel. On retrouve donc Barrel dix-huit ans plus tard, elle est une jeune adulte et veut prendre son destin en main. Ryuko qui la surveille de loin n’aime pas trop ses manières de faire et le lui rappelle. Dans le milieu des yakuza on évite de sauter les étapes et on ne vole pas impunément les proies de son supérieur ! Le QG de Ryuko à Forossyah se fait, par la suite, attaquer par l’armée, après une rude bataille, s’en suit toute une série de révélations sur la mère de Ryuko sensée être morte depuis longtemps. Ces nouvelles et cette attaque pousseront Ryuko, Barrel et Sasori (une copine d’arme de Barrel) à rejoindre le Japon afin d’élucider ce mystère et permettre à Ryuko de retrouver sa mère.

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Une œuvre dense !

ryuko eldo yoshimizu lézard noirDéjà avec un scénario comme  celui-ci, on n’a pas le temps de s’ennuyer, il simple certes, mais il a le mérite de s’attarder sur les protagonistes. L’auteur a voulu mettre dans le manga un maximum de scènes. On est donc pris dans une histoire qui va vite, qui nous montre beaucoup de chose pour notre plus grand plaisir. On nous projette littéralement dans le passé de plusieurs personnages tout en restant dans l’action du présent, le tout avec une fluidité excellente. Ce qui nous permet d’appréhender correctement le caractère et la psychologie des protagonistes en action dans les scènes « d’aujourd’hui ». Ces petits flash-back prennent une certaine place dans le volume mais leur intégration est faite avec intelligence, n’étant pas amateur de retour en arrière à outrance cela a été une bonne surprise pour moi de pouvoir faire des allers-retours dans le passé et le présent avec efficacité.

La densité vient aussi du dynamisme avec un grand « D » de l’œuvre. ryuko eldo yoshimizu lézard noirTel un film d’action de yakuza on n’a pas le temps de s’ennuyer en lisant Ryuko, tout s’enchaîne très vite. La narration est maîtrisée de bout en bout, des dialogues viennent poser le rythme laissant place à des instants plus calmes permettant d’assimiler les informations et révélations avant que cela ne reparte de plus bel. Le rythme, c’est surement une des grosses qualités de l’œuvre, il permet l’immersion totale pendant la lecture.

C’est pourquoi je pense qu’on peut avoir deux lectures différentes pour Ryuko. La première nous sert à suivre l’histoire, étant donné qu’elle nous immerge très vite on ne la lâche pas si facilement. La deuxième lecture sert à admirer le travail d’Eldo Yoshimizu sur ses planches. Ce graphisme est hors norme ! On voit rarement des mangas avec des pages aussi noircis. On croirait revoir des vieilles planches de gekiga sombres et emplies de noirceurs. On se doit de s’attarder sur le dessin qui possède une densité rare lui aussi. Il faut parfois s’arrêter sur une page pour bien observer l’effet voulu par le maître, c’est un peu déconcertant par moment mais cela n’enlève rien à la beauté du trait. Telle une calligraphie on ressent la puissance dans le trait, que ce soit lors des scènes d’actions ou dans les «trames » faits mains.

Quand l’art danse avec le manga

ryuko eldo yoshimizu lézard noirPour suivre l’auteur sur les réseaux sociaux depuis quelques temps déjà, on se rend vite compte que nous n’avons pas à faire uniquement à un mangaka talentueux, en effet, Eldo Yoshimizu nous propose dans ce manga un condensé d’oeuvres d’art. Il a créé une histoire passionnante illustrée par des pages plus belles les unes que les autres. Chaque page de Ryuko est une œuvre, chaque page pourrait être encadrée tellement le dessin est admirable. J’use de superlatif car j’ai rarement lu des mangas dans lesquels on peut s’attarder comme cela sur les dessins. La construction des pages est, elle aussi plus que réussi. Ce dynamisme rendu par le trait énergique de l’auteur, couplé à un découpage atypique mais génial apporte un confort de lecture rare. Le mariage avec le manga et l’art du maître a été consommé de la meilleure manière qu’il soit et ce premier tome ouvre le bal sur une danse endiablé qui promet pour la suite ! Et que dire de notre héroïne ? Ryuko, cette merveilleuse femme, charmante, envoutante même, elle a des petits airs de Yuko la fameuse sorcière de XXX Holic. D’ailleurs les noms se ressemblent ! Et les deux femmes ont ce côté mystérieux qui les rend si sexy et fortes.

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En définitive, pour ce premier tome, je retiendrai une vague ryuko eldo yoshimizu lézard noirpositive dès les premières pages. Une histoire ultra rythmée qui prend le temps de nous conter l’essentiel sur les personnages. L’émotionnel n’est pas en reste, alternant des phases qui font monter l’adrénaline et celles qui font monter les larmes, l’ascenseur émotionnel fonctionne bien. Le gros atout de ce manga restera son visuel, si puissant, si captivant, si charismatique ! Ryuko est assurément un des meilleurs mangas de l’année 2016.

 

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L’Otaku Poitevin

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