Quartier Lointain [critique]

quartier lointain 3Titre : Quartier Lointain

Auteur : Jiro Taniguchi

Année de parution : jp 1998 fr 2012

Editeur (fr.) : casterman écriture

Cible éditoriale : seinen/josei

Genres : slice of life, drame



Sur l’auteur :

furari jiro

Jiro Taniguchi

Né en 1947 au Japon, ce mangaka talentueux a réalisé plusieurs dizaines de mangas qui ont eu beaucoup de succès. Depuis son premier manga publié en 1970, il se laissa influencer par la BD occidentale et gagna en 1998  le prix culturel Osamu Tezuka avec le manga Au Temps de Botchan. Il est considéré en France comme un grand nom du manga mais reste malgré tout méconnu du grand public. Plusieurs de ses œuvres ont été adaptées soit au cinéma (pour Quartier Lointain), soit au théâtre ou même en drama. Il sera à l’honneur au prochain salon de la BD d’Angoulême, fin Janvier 2015.

Le livre :

Je vais parler ici de la version intégrale réunissant les deux tomes. Le livre est un bel ouvrage relié au format 17cm X 24cm avec une belle couverture cartonnée en couleur. Casterman édition nous a même fait cadeau d’un cordon pour faire marque page !

L’histoire :

quartier lointain 4

Nakahara Hiroshi en pleine réflexion

Un homme approchant la cinquantaine se trompe de train après une excessive consommation d’alcool lors d’un colloque. Il est complètement saoul et avance sans vraiment savoir où il va. Il arrive sans s’en rendre compte dans son village natal et se dirige instinctivement vers la maison de son enfance qui n’est plus ce qu’elle était, malgré les rénovations du bâtiment les émotions resurgissent devant cette bâtisse. Il se dirige ensuite vers la tombe de sa mère. Là, il s’effondre et finit par se réveiller avec d’étranges sensations, normal il se lève dans le corps qu’il avait à  14 ans ! Il va donc revivre un passage clé de son enfance et des situations de l’époque avec ses yeux de 48 ans, notamment le départ inexpliqué de son père et les soucis de santé de sa grand mère. C’est une expérience exceptionnelle que va vivre ici le protagoniste, se replonger dans son passé sans savoir pourquoi ni comment. On va donc le suivre dans ces nouvelles anciennes aventures dans lesquelles l’humour se mélange à l’émotion.

Les personnages :

quartier lointain

Tomoko Nagase

Nakahara Hiroshi  a 48 ans, il est beaucoup investi dans son travail, trop selon sa femme. Il a deux filles qu’il ne connait finalement pas beaucoup. Il a un penchant pour l’alcool sans être alcoolique mais il ne fait pas semblant quand ça lui arrive de boire. A l’âge de 14 ans, il est comme tous les enfants de son âge sauf au moment de son retour vers le passé, là, beaucoup observe un changement de comportement et mettent ça sur le dos de la maturité.

Tomoko Nagase est LA fille dont tous les garçons de la classe sont amoureux. Elle est mignonne, intelligente mais paraît inaccessible.

Shimada Daisuke est son vieux pote comme il  le dit. Sa mère tient un bar à hôtesses et son père est parti avec une autre femme, il est malade et alcoolique. C’est un garçon qui est plus sérieux qu’on ne pourrait le croire. Son rêve est de devenir écrivain.

La mère d’Hiroshi aide beaucoup sa propre mère qui a une petite santé. Elle s’inquiète de voir son mari travailler autant. Son père est tailleur de métier mais est un homme de la mer. Il disparaît mystérieusement l’avant dernier jour des vacances d’été de la quatorzième année de Hiroshi.

Critique :

quartier lointain 1Le dessin : Le style est très réaliste, les personnages ne sont pas bâclés et encore moins les décors. Toutes sortes de paysages y sont dessinés, la plage, la campagne, etc. Les attitudes et les émotions sont retranscrites d’une manière incroyable par Taniguchi sensei. Le travail sur l’expression des visage est pointu, on a l’impression que les personnages sont animés et ces détails participent grandement à l’immersion du lecteur dans cette histoire. Comme dans chaque manga de Jiro Taniguchi, le trait est maîtrisé et je le dis à chaque fois pour notre plus grand bonheur.

L’histoire : Le manga est intriguant, on veut savoir la fin et quand on y arrive on se sent presque ému. Tout le long des aventures de notre héro on se sent nostalgique presque jaloux de sa situation, avoir 14 ans et profiter de ces moments d’insouciances qu’on ne peut plus avoir après ! Au delà de cette situation de « sciences fictions » la narration est limpide et avance avec une délicatesse digne des plus beaux romans narratifs. On peut comprendre aisément qu’une production de cinéma s’en soit inspirée. L’idée même du retour dans le passé est connue et a déjà été faite plusieurs fois, mais là, le maître a voulu qu’il y ait un questionnement de la part de son lectorat. On rentre presque dans une introspection à la lecture de ce manga, la question du lien familial et le sentiment de nostalgie sont très puissants.


quartier lointain 5En conclusion, ce manga est vraiment une agréable surprise qui plaira j’en suis sûr aux lecteurs de tout âge, pour les plus vieux, le coté nostalgique est superbe et pour les plus jeunes s’imaginer avec les connaissances d’un « vieux » ne peut que rendre envieux ! De plus avec les connaissances et la maturité d’un vieux, les situations sont étranges voire comiques, le gars il en connait plus que ses profs et il peut se la péter à fond ! On sent aussi et surtout que le manga à été particulièrement travaillé au niveau des relations familiales et l’importance de ceux-ci dans les moments de la vie et que les schéma peuvent se répéter sans s’en rendre compte. On se rend aussi compte que la fuite dans le travail a été, pour les protagonistes, leurs solutions au détriment du dialogue.

l’otaku poitevin

 

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