Le vagabond de Tokyo [critique]

Nom original : Dokudami Tenementfukutani Takashi residence dokudami le vagabond de tokyo

Auteur : Fukutani Takashi

Cible éditoriale : Seinen

Genres : Comédie/érotique/social

Année de parution : Jp 1993 (relié), Fr

 Éditeur: le Lézard Noir

Nombre de tomes : Jp 35, Fr 4 (compilation d’histoires)

 

L’auteur :

fukutani Takashi residence dokudami le vagabond de tokyoAuteur japonais né en, il décède en 2005. Son oeuvre « résidence Dokudami » est la plus connue et il fut célèbre avec celle-ci dans les années 80/90.

 

 

 

L’histoire :

fukutani Takashi residence dokudami le vagabond de tokyo Nous suivons dans ces 4 tomes de résidence Dokudami, les mésaventures de Yoshio Hori. C’est un jeune homme célibataire de 22 ans au début de l’histoire dont les seules préoccupations sont de manger, boire (si possible au frais des autres) et de chopper des nanas. Pour les deux premières choses, il y arrive à peu près mais pour la dernière, c’est beaucoup plus compliqué. Il finit plus souvent avec son fiston (son sexe) dans sa main plutôt qu’autre chose. J’ai choisi le terme de « mésaventure » car c’est vraiment le plus approprié pour ce loser né. Il ne lui arrive rien de bien et quand l’espoir pointe le bout de son nez c’est pour mieux lui faire plonger la face dans la merde. J’emploie des termes assez vulgaires volontairement car cette vulgarité est omniprésente dans l’oeuvre. Entre petites escroqueries, les cuites au bar, les travaux physiques payés à la journée et les lectures de magazines coquins, Yoshio rêve de fric et de filles faciles, il rêve aussi de filles et de fric facile. Ça tourne un peu en rond dans son esprit mais c’est la nature de ce jeune tokyoïte qui reste fukutani Takashi residence dokudami le vagabond de tokyoquelqu’un d’entier dans toutes ses actions. Les histoires de notre anti-héro, ou sous héro, je ne saurai comment l’appeler, sont de savants mélanges d’imaginaire et de vécu de l’auteur. Fukatani n’hésite pas à se dévoiler dans son oeuvre en disant que la plupart des histoires contées sont tirées de son propre vécu ou qu’il en a été témoin. Les histoires se trouvant dans le quartier des plaisirs sont nombreuses avec des acolytes pas toujours réglos, s’il doit y avoir un « dindon de la farce » ce sera Yoshio pour sûr ! On a le droit aussi a des histoires dans lesquelles le personnage principal est l’auteur lui-même, il y rencontre Yoshio et ils discutent ensemble. C’est dans ces moments qu’on a le droit à quelques révélations intéressantes. Sinon le reste des histoires ressemble à un slice of life presque comme les autres.

Critique :

fukutani Takashi residence dokudami le vagabond de tokyo Attention c’est un manga pour public averti avec beaucoup de passages crus et plutôt trash. A ne pas mettre entre toutes les mains. Néanmoins il est drôle, voire très drôle à certains moments ! Quand Yoshio rencontre quelqu’un de plus pervers que lui, il se passe des sketchs d’anthologies. Le ton est clairement humoristique, quasiment toutes les histoires le sont. Il n’empêche que nous pouvons retrouver un Yoshio au fond du gouffre avec les poches vides, ivre mort dans une ruelle et baignant dans son vomi, la médiocrité à son paroxysme. Ce personnage est un faible, socialement parlant, il n’a pas de travail fixe, son appartement est tout petit et super crasseux dans une résidence qui est aussi vétuste que pourrait l’être un château de sable sous la pluie. Yoshio reflète clairement une partie de la population de Tokyo à qui rien ne réussit, il arrive de la campagne pensant trouver le bonheur et la réussite. Mais au final il ne fait que rester dans ce milieu fait des excréments de Tokyo « la belle ». La face cachée de la ville nous est ici montrée sous son plus beau visage. Cette jeunesse désabusée prête à tout pour fukutani Takashi residence dokudami le vagabond de tokyoquelques yens est attachante, voir Yoshio travailler dans un love hotel n’a plus rien d’étonnant quand on commence à le connaitre, c’est moins fatiguant que les chantiers. On devient presque sadique en lisant le vagabond de Tokyo car on attend à chaque histoire de voir quelle crasse va encore arriver à notre cher Yoshio. Et le pire c’est qu’on se délecte de ça ! Même dans les histoires qui relatent son passé, on arrive à voir le potentiel médiocre du personnage, la lutte pour la belle donzelle est épic et le final est grandiose avec un petit sourire en coin ! Petit à petit l’univers de Yoshio nous est dévoilé et on rencontre plus souvent au fil des fukutani Takashi residence dokudami le vagabond de tokyolectures, ses voisins ou même sa famille, croyez moi ils sont à la hauteur de Yoshio !
Le dessin est plus que correct pour ce genre de manga, le style année 80/90 est bien représenté dans « le vagabond de Tokyo« , les personnages sont plaisants à voir. L’édition est bonne et apporte une originalité dans le sens où seulement les deux premiers recueils sont sortis au Japon et devant la ferveur du public en délire, le lézard noir a décidé d’en éditer d’autres. Il a donc recherché des histoires dans un ordre à peu près chronologique mais surtout de manière à avoir une thématique par recueil, des recherches sont donc faites dans chaque tome original de manière minutieuse. On espère un cinquième tome pour 2015, mais là seul l’éditeur le sait.

Pour conclure :

Je dirai qu’on a une très bonne critique de l’univers social des années 80/90 à Tokyo, dans laquelle on a accès à un côté de la scène très rarement montrée. Ce côté sordide, sombre, libidineux sous-jacent à cette belle société japonaise fière de sa réussite économique, est clairement mis de coté par la majorité des œuvres de cette époque. C’est cette honnêteté que je félicite ici. Avec un ouvrage très drôle et porté sur le cul, le vagabond de Tokyo devrait avoir un peu plus de lumière sur lui !

L’otaku poitevin

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