FIBD 2018, faites place au manga

En cette année 2018, une certaine prise de conscience du grand public voit le jour, le manga peut avoir un attrait culturel. Rien de nouveau pour les passionnés que nous sommes, mais grâce à la direction du FIBD, notamment dans les choix des invités ou des expositions proposées, le grand public a pu découvrir le travail si souvent resté dans l’ombre d’artistes tels que Osamu Tezuka (rien que ça) et Naoki Urasawa, sans oublier Hiro Mashima. Par le biais d’expositions magnifiques et de conférences/rencontres, leur travail a été épluché et mis en lumière de la meilleure manière que ce soit. Avec cet article qui sera incomplet, en effet je n’ai pu m’y rendre qu le jeudi et j’ai donc eu des choix à faire sur mes priorités, je souhaiterais vous dévoiler la façon de penser de la direction du FIBD. Pourquoi la BD japonaise cette année, pourquoi ce changement de mentalité ? Quelques bribes d’éléments seront présentées ici sans avoir la prétention de détenir la « Vérité » bien entendu.

RETOUR SUR LES EXPOS MANGA

Que dire de ces expositions si ce n’est « admirez le travail » !

Diaporama exposition Osamu Tezuka

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Au vu de ces quelques photos des expositions, on peut d’ors et déjà se rendre compte de la chance qu’a eu le public du FIBD de pouvoir admirer des planches originales de Osamu Tezuka. Fait rarissime, les ayants droits ont accepté que des planches sortent du territoire japonais (cela a du arriver 3 ou 4 fois en plusieurs décennies). Les Japonais ont, à priori apprécié le travail qui a été fait dans cette exposition et pense même la faire vivre en Asie d’après S. Beaujean lors d’une  interview ). C’est donc pas moins de 200 planches qui ont pu s’exposer au public français. En choisissant cet auteur, le FIBD a tapé gros ! Kamisama no manga ou le dieu du manga, rien que ça. Cet auteur à la bibliographie exceptionnelle, est une légende de la BD japonaise. Il suffit de voir la productivité qu’il a eu lors de son activité, on parle de plus de 170000 pages !! Novateur dans la BD au Japon, il reprend des codes très cartoonesques qu’il met en avant dans son travail, mais sait néanmoins rester d’une créativité rare, il est également à l’origine du premier anime destiné à la télévision…Source

C’est là que le FIBD a eu et réussi un coup de génie, en montrant au grand public la base du manga moderne, en lui dévoilant sous ses yeux un passé, un héritage culturel japonais souvent ignoré. C’est comme ça que le public d’Angoulême pourra commencer son éducation du manga (sauf bien entendu les aficionados).

La deuxième exposition qui vaille vraiment le détour (niveau manga) est celle sur l’art de Naoki Urasawa, auteur de 20th Century Boys, Monster, Pluto pour ne citer que quelques-unes de ses œuvres. Souvent décrit comme l’héritier de Tezuka de par son travail, il a été l’invité officiel du festival. Naoki Urasawa n’est pas en reste avec  son exposition, sa bibliographie a été présentée avec beaucoup de crayonné, d’explication sur les thématiques majeures exploitées par l’auteur ou encore quelques magnifiques illustrations en mode XXL. Les fans de l’auteur avaient des étoiles dans les yeux, les néophytes étaient également impressionnés par l’aspect graphique présenté à Angoulême, les story-boards et crayonnés multiples et les planches apportent une authenticité vraiment appréciée. Si on ajoute à cela le nombre assez impressionnant, les visiteurs pouvaient vraiment s’imprégner de l’énergie du mangaka et s’approprier son style. La deuxième phase du plan « opération grand public » est donc également un succès avec cet auteur sortant des préjugés habituels. Pour ceux qui n’aurait pas pu voir l’exposition, elle est toujours accessible sur Paris jusqu’au 31 Mars 2018. L’exposition, site kana

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Quand à l’exposition de Hiro Mashima, créateur des mangas Rave et Fairy Tail je n’ai pas pu la visiter par manque de temps, je ne la présenterai donc pas ici. Un élément que j’aurais adoré voir, c’est la présentation de la statue de Tsume de Natsu qui est, au vue des photos, monstrueuse ! La rumeur dit parfois que c’était une belle exposition avec un univers bien représenté, parfois qu’elle était décevante, du fait qu’il n’y ait pas de planches originales…

LA BULLE MANGA

Présentant plusieurs éditeurs courageux (Akata, Kotoji ou Headtricks) et d’autres moins Aerinn Chronoctis express Kotoji(kana avec un stand minimaliste), la bulle manga a ravi les fans. La délégation taïwanaise avait un bel emplacement dans lequel ils présentaient leur travaux. On pouvait feuilleter pas mal de manga et se faire ainsi une idée de ce qu’ils proposent. J’admets que la qualité graphique était au rendez-vous, ne lisant pas la langue, les histoires étaient incompréhensibles, mais c’était clairement très attractif. C’est dans cette bulle qu’avait lieu les séances dédicaces de Hiro Mashima et Naoki Urasawa, déchaînant la passion des fans les places étaient rares et convoitées ! On pouvait se consoler en se faisant dédicacer son tome de Save me Pythie  par Elsa Brants ou encore de Chronoctis Express de Aerinn. Les autrices sont toujours aussi disponibles et de bonne humeur.

EIMAOn pouvait également trouver les stands de l’EIMA et de la Human Academy. Les deux écoles présentaient les travaux de leurs élèves respectifs, le Humanga et l’eimag. La Human Academy proposait de réaliser des portraits faits par les élèves, on pouvait donc repartir moyennant 5 € avec son portrait. Les premiers portraits repartaient avec un volume de leur manga. Du côté de l’EIMA, le stand était plus grand et les élèves semblaient plus dynamiques. On pouvait repartir avec des ex-libris offert sur simple visite, la qualité de ces derniers était intéressante.

Leur manga, Du côté Human, il s’agissait de quelques histoires courtes réalisées par les élèves de troisième année du cursus manga. Le niveau n’était clairement pas homogène, la première histoire réalisée par Paul Grudat (jeune homme qui est suivi de près par des éditeurs japonais) avait plusieurs crans au-dessus des autres. Certaines histoires étaient presque illisibles et criblées de fautes d’orthographse !! L’EIMAG, lui, fut réalisé par les élèves de première année (l’année passée). Le niveau général est supérieur que le Humanga sur tous les plans. Quelques élèves présents sur le stand ont participé à sa réalisation et ont pu faire quelques dédicaces. Un merci à LOUI qui est un personnage aussi impressionnant par sa musculature imposante que par son talent graphique et sa bonne humeur !

Quelques photos pour le plaisir

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La bulle « indé », c’est là qu’on pouvait trouver l’éditeur poitevin Le Lézard noir, qui, une fois de plus a décroché un prix. Pour cette édition deux de ses auteurs sont venus du Japon, Eldo Yoshimizu pour la sortie du deuxième tome de Ryuko et Keigo Shinzo pour la sortie du troisième tome de Tokyo Alien Bros (qui aura peut-être droit à un article ici). Quand on est amateur de manga plus « mûrs » on est obligé de s’arrêter sur le stand du Lézard noir, si en plus des auteurs japonais font le déplacement… L’auteur a reçu le prix du patrimoine pour le tome 1 de Je suis Shingo de Kazuo Umezzu. Un prix qui récompense une prise de risque de l’éditeur et surtout qui récompense l’envie de mettre en lumière les trésors du passés comme le sont les mangas d’Umezz’.

Pour finir avec ce court retour du FIBD, je retiendrai l’envie de la direction de mettre en avant le manga. Ce choix s’inscrit dans une dynamique d’internationaliser encore plus le FIBD. L’année prochaine les USA seront à l’honneur mais on sait qu’une rétrospective de Tayou Matsumoto sera présentée avec la venue du sensei himself. Donc à l’année prochaine !

#L’Otaku Poitevin

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