Titre : Code Geass – Hangyaku no Lelouch R1

Studios : Sunrise

Scénariste : Okouchi Ichiro

Character Designer : CLAMP

Réalisateur : Taniguchi Goro

Genres : Action, Science-fiction, mecha

Editeur (fr.) : kazé

Nbr de épisode(s) R1 : 25












Cette critique porte sur la saison 1 de Code Geass. Les défauts et qualités de la saison 2 n’y sont donc pas inclus mise à part quelques allusions ici ou là.

Il s’agit d’un anime produit par le studio Sunrise, notamment producteur de la série culte Cowboy Bepop. Le scénariste est Okouchi Ichiro et le réalisateur est taniguchi Goro.. Une autre série scénarisée par lui est présente sur le site : Valvrave the Liberator. (1)

Synopsis :

L’Empire Britannia possède tout le continent Américain et a envahi le Japon avec une guerre éclair grâce à leurs nouvelles armes : les Knightmare. Ces robots derniers cris ont vite anéanti l’armée japonaise, passablement useless avec leurs tanks et leurs fusils. Comble de l’humiliation, le Japon est renommé zone 11 et ses habitants les eleven. En plus de cela, des colons Britanniens s’y installent et possèdent tous les privilèges. Un régime d’apartheid est très vite mis en place.

Sept ans plus tard, on suit Lelouch Lamperouge, Britannien d’origine et exilé au Japon après l’assassinat de sa mère. Sa sœur, Lunally est devenue infirme suite à l’attentat. De ce fait, il garde une rancune tenace envers l’Empire, qu’il juge responsable de ce crime. Les exactions commises envers les japonais n’ont fait qu’augmenter son sentiment de haine. L’occasion d’accomplir sa vengeance arrive lorsqu’il se retrouve malgré lui au milieu d’un combat opposant force gouvernementale et un petit groupe de rebelles japonais. Dans les décombres en ruines, il découvre une jeune femme, C.C, visiblement recherchée par le gouvernement. Or, il se fait coincer avec elle par les troupes de l’Empire! N’ayant pas de moyens de s’échapper, la mort de Lelouch semble inévitable. C’est alors qu’au moment où il allait se faire tuer, C.C se sacrifie à sa place. Juste avant de mourir, elle lui offre  « le pouvoir des rois » en échange de la réalisation d’un de ses souhaits : le geass. Il permet à son utilisateur de soumettre la volonté de chaque personne en la regardant dans les yeux. Il lui devient donc facile d’éliminer les soldats le menaçant…Constatant alors le potentiel de son nouveau pouvoir, il prend le nom de Zéro et décide d’entrer en rébellion contre l’Empire. Saura-t-il utiliser son pouvoir à bon escient ou tombera-t-il dans une spirale haineuse et la folie meurtrière ?

Présentation de l’univers

L’histoire de l’Empire Britannia est une uchronie, une réécriture de l’histoire. Elle commence à l’époque de l’Empire romain quand, des tribus celtes nomment Eowyn, le premier roi pour lutter contre César. Autre modification, Napoléon Bonaparte a gagné contre la Grande-Bretagne et a fait fuir la monarchie en Amérique. C’est là-bas que l’Empire Britannia prend forme. A l’heure où se déroule l’histoire, le monde peut sommairement être divisé en trois grandes puissances : L’Empire Britannia qui domine tout le continent Américain et a des possessions en Europe et en Afrique. L’Euro Universe, métaphore de l’Union européenne actuelle et héritage de l’Empire Napoléonien. Enfin vient la fédération chinoise qui possède une bonne part de l’Asie. Autre point différant avec la réalité : le pétrole tout comme l’énergie nucléaire n’existe pas. A la place, on retrouve l’Hydrate de méthane et la Sakuradite. Vous pouvez trouver la chronologie complète à l’adresse suivante (attention, spoil l’histoire) : codegeass.wikia.com

L’Empire Britannia rappelle le Moyen-âge par son système politique, leurs tenues et leurs manières de vivre. A sa tête se tient un empereur possédant les pleins pouvoirs, juridiques, législatifs et exécutifs. La hiérarchisation de l’empire est très stricte et se base sur le darwinisme social avec le soutien total de l’Empereur. Paradoxalement, il possède un système politique vieillot alors même qu’il est très avancé technologiquement, entre autre avec ses mecha. Sa politique étrangère est avant tout impérialiste.

L’histoire se déroule aussi bien sur le champ de bataille que dans l’Académie Ashford. Lelouch, même après avoir pris le masque de Zéro, garde son rôle d’étudiant. Cette double vie ne brille pas par son originalité. Le coup du lycéen lambda possédant une identité secrète a déjà été vu et revu. Ensuite, au sein de l’Académie, il y aura plusieurs scènes, qui même si elles apportent un peu de détente, n’ont strictement rien d’original et ralentissent l’histoire.

Les influences européennes dans Code Geass

Le scénario de Code Geass reprend comme leitmotiv  une légende irlandaise : le geis (plu : geasa).

Il s’agit d’un serment appliqué à un homme et prononcé par un druide. En cas de violation, les conséquences sont la malchance, l’affaiblissement du corps voire même la mort. Une personne peut très bien être liée à plusieurs geasa. C’est le cas pour Lelouch, lié par plusieurs contrats. Le rôle du druide est joué par C.C. L’anime prend toutefois une certaine liberté par rapport au mythe original. Ainsi, le terme « geass » dans l’anime désigne également le pouvoir en lui-même. Pour aller plus loin, je vous recommande de lire cet article qui traite de l’influence de cette légende dans Code Geass (attention ; il est destiné à ceux qui ont regardé toute la série car il contient de nombreux spoils) : Code Geass – La malédiction du geis – Dreamnoid

En plus de ce mythe irlandais, les références Arthuriennes sont présentes tout au long de cette première saison. Tout d’abord, le code moral de la chevalerie est très important (protéger la veuve et l’orphelin, etc…). De plus, plusieurs noms de knightmare reprendront d’illustres personnages comme le Lancelot. Pour finir, plusieurs auront des consonances religieuses comme Le Saint Empire Britannia.

Les personnages principaux

Code Geass possède une pléthore de personnages allant du leader charismatique à la fille fan service à grosse poitrine.

Lelouch Lamperouge, alias Zéro y est grandement dans la réussite de cet anime. Charismatique, remarquablement intelligent et manipulateur, il donne à l’anime cet aspect tactique si intéressant. Mais plus que Lelouch c’est le mythe autour de Zéro qu’il crée : un super-héros défendant la veuve et l’orphelin, un combattant pour la justice.

On compare souvent Lelouch à Light de Death Note. Effectivement, les deux héros sont doués d’une intelligence extraordinaire et misent énormément sur la tactique pour vaincre. Par contre, il y a une différence énorme entre les deux : leurs motivations. Dans Death Note, Light veut défendre la justice et créer un monde utopique où les crimes n’existent pas. Il n’utilise donc pas à la base le cahier à des fins personnelles…Alors que Lelouch se sert des idéaux qu’est la justice, la liberté et l’égalité pour servir ses causes personnelle : la vengeance et créer un monde meilleur pour sa sœur Lunally. En soi, Zéro est plus un masque porté par Lelouch sur ses vrais objectifs, plus personnels.

Lunally est la sœur de Lelouch. Infirme et aveugle, elle est avant tout bornée à un rôle de spectatrice et de jouet dans les mains des plus puissants. Elle n’en reste pas moins un personnage clé étant au centre des motivations de Lelouch et des tractations politiques.

C.C, la sorcière cache une part de mystère en elle. Comme Ryuk dans Death Note, elle offre le pouvoir du geass à Lelouch et joue le rôle de conseillère. Elle tient une place importante dans l’histoire. Moins glorieux par contre, elle sera souvent représentée dans des poses suggestives, tout en restant dans la limite de la décence.

Suzaku Kururugi, ami de Lelouch, est un soldat se battant pour l’Empire au moyen de son mecha : le Lancelot. Son personnage s’inspire d’une légende arthurienne : le chevalier à la charrette. Lors de l’invasion du Japon, alors qu’il était enfant, il a accompli un acte, jugé nécessaire pour lui. Par ce geste, il se compromet dans l’infamie, tout comme Lancelot en grimpant dans la charrette du nain. Son idéal est de changer Britannia de l’intérieur. C’est pourquoi il entrera dans l’armée afin de grimper les échelons. Le problème de Kururugi dans la saison 1 est son côté pathétique et incohérent. Alors qu’il combat les rebelles dans le but de les détruire, il leur demandera d’arrêter le combat au nom de la paix. Or, s’ils déposent les armes, ils se feront juste massacrés par l’armée britannienne…

Suzaku Kururugi et Lelouch s’opposent et en même temps se complètent rappelant un peu le Yin et le Yang dans la mythologie chinoise. Lelouch représente l’intelligence alors que Suzaku représente la force physique. Cette opposition simple et classique est un élément crucial de l’histoire et n’est donc pas inutile. Cependant, on aura droit à des scènes futiles dans l’académie afin de nous faire comprendre ce qu’on avait compris dès le premier épisode.

Les personnages secondaires

Les chevaliers noirs représentent la volonté du peuple, celle de vaincre. En soi, ils ne sont pas hyper développés, mais c’est justement fait exprès. On peut tout de suite faire un parallèle avec la révolution communiste. Un peuple en colère, un idéal comme moteur, et un personnage charismatique pour diriger la révolte. Lénine pour l’un, Lelouch pour l’autre. Les camarades de l’académie de Zéro servent un peu à rien à part à détendre l’atmosphère. Kallen, membre également de l’ordre des chevaliers noirs, est naïve, peu intéressante et tombe comme par hasard amoureuse de Lelouch. Ses capacités guerrières la sauvent quelque peu du naufrage. Shirley Fenette, la fille raide dingue de Lelouch (encore une, mais attention, il y en aura une 3^ème !) est la fille cruche à forte poitrine, rappelant Inoue de Bleach. Elle prend une part importante au scénario, plus par son coté pathétique et par son rôle d’appât que par son intelligence. En plus de ces deux-là, on notera également la présence d’une blonde à forte poitrine et quelques scènes de Fan service ecchi à deux sous comme une scène dans la douche peu crédible.

Au niveau des adversaires de Lelouch, on pourrait regretter le manque d’un rival charismatique comme dans Death Note avec L. Toutefois, les adversaires de Lelouch ont tous leurs rôles. Le premier, Clovis représente ce qu’il y a de mauvais dans Britannia, un dictateur ne se souciant que de lui et méprisant les eleven. Changement de situation avec la reine Euphemia représentant l’aile modérée du régime posant alors des questions existentielles sur la légitimité du combat que mène Zéro.

Les combats sur fonds de tactiques et d’échecs

Les batailles sont fluides et intenses et l’animation est de très bonne facture. L’aspect tactique est très important et est en grande partie pour la réussite de l’anime. Néanmoins, les tactiques employées sont parfois tirées par les cheveux. Les mecha ne sont pas encore trop power up (contrairement à la saison 2) et chaque robot à sa place dans la bataille. Bien entendu, il existe quelques robots en nombre limités qui sont plus performants que les autres. Toutefois, ils sont à part égale dans les deux camps et ne font pas suffisamment d’ombre aux autre robots pour que l’issue d’une bataille se résume à : le gagnant sera le mec qui aura le plus gros robot de la mort qui tue. Au niveau du style de combat et de tactique, ce n’est pas sans rappeler la guerre de guérilla propre aux FARC colombiens ou aux talibans.

Les échecs ont également une place centrale. D’ailleurs, l’épisode 1 commence par Lelouch battant un aristocrate aux échecs. On aura également le droit à d’autres scènes symboliques avec Lelouch y jouant et déplaçant magistralement ses pièces sur le plateau.

Un air nationaliste ?

On pourrait ouvertement critiquer Code Geass pour son côté nationaliste à la Captain America. En effet, il s’agit de japonais (eleven) se battant contre les méchants envahisseurs. Le Japon est au centre des combats et des enjeux politiques. De plus, les références à la Seconde guerre mondiale sont très présentes. La révolte menée par Zéro se passe sept ans après l’invasion de Britannia. Il s’agit en réalité de la durée de l’occupation américaine après la défaite de la seconde guerre mondiale.

Cependant, il ne faut pas oublier que l’anime est destiné en premier à un public japonais. Il est donc préférable d’un point de vu commerciale de baser l’histoire sur le Japon. De plus, l’anime ne fait pas l’apologie du terrorisme et de la révolte japonaise l’empêchant de tombé dans le manichéen. Des exactions seront également commises des deux cotées. Enfin, n’oublions pas que Code Geass est vraisemblablement l’un des anime le plus influencé par la culture européenne.

Quelques autres points

Un autre point intéressant de Code Geass est la manipulation des masses via les médias. Le personnage de Diethard Ried est en cela très représentatif. Génie des mises en scène, il n’a pas son pareil pour donner au peuple ce qu’il veut : du spectacle. Le chara design est assez spécial et il pourrait en rebuter plus d’un. Le look occidental des japonais, très utilisé dans les animes, empêche une réelle différenciation entre les Britannian et les japonais. Le graphisme est très bien travaillé et les mechas sont très bien réalisés. Les OST valent le détour et sont suffisamment variées pour ne pas lassér le spectateur comme le fait Kill la Kill…Les Seiyū japonais sont juste excellents. La voix de Lelouch est très bien travaillée et lui donne son caractère charismatique si important. La VF est, pour une fois, de très bonne facture et n’a rien à enviée à ses confrères japonais. Autant que la vf que la vo possède des discours et phrases cultes notamment :

« Celui qui sera détenteur du geass sera condamné à la solitude » C.C

« La hiérarchie entre les citoyens est une valeur fondatrice de l’Empire » L’ Empereur

En conclusion, la saison 1 de Code Geass se révèle être un petit bijou. Son aspect uchronique est très intéressant et mérite d’être souligné. Ses influences européennes assez rare dans la japanimation, font plaisir. Son personnage principal, Lelouch, alias Zéro est charismatique et une belle réflexion tourne autour de ses actes. L’anime aborde des thèmes variés et sérieux comme le darwinisme social, le terrorisme, la manipulation des masses et l’utilisation des médias. L’aspect tactique est très important et bien géré, notamment avec la symbolique des échecs. On note quand même quelques défauts comme une opposition Susaku-Lelouch très simpliste et des personnages cruches comme Kanna et Shirley. Un brin de nationalisme en moins aurait également été souhaitable. Certaines allusions à la Seconde guerre mondiale n’étaient pas nécessaires. Au final, Code Geass est un anime à voir par les nombreux thèmes qu’il aborde et sa très bonne réalisation.

Path

Source  :

1) manga-news

2) Code Geass – La malédiction du geis – Dreamnoid

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